Acadie Nouvelle

DU SAUMON LIVRÉ PAR HÉLICOPTÈR­E

On ne voit pas tous les jours des caisses de saumons frétillant­s descendre du ciel. C’est pourtant le spectacle étonnant auquel ont assisté les résidents de la région d’Alma jeudi.

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Le saumon de l’Atlantique de l’intérieur de la baie de Fundy est de retour. Un nombre record de spécimens ont été relâchés tout au long de la journée jeudi dans les cours d’eau du parc national.

Transporté­s dans un camion escorté par la GRC jusqu’au parc, les mille saumons ont ensuite été acheminés par hélicoptèr­e au-dessus des rivières Upper Salmon et Point Wolfe pour y être relâchés.

L’hélicoptèr­e de la Garde côtière a multiplié les trajets pour déposer de grands bacs remplis de saumons aux pieds d’équipes au sol chargées de la remise à l’eau.

Objectif de cette opération de grande ampleur: le rétablisse­ment d’une espèce menacée de disparitio­n. Dans les années 1970, la population de saumon atteignait près de 40 000 individus dans l’intérieur de la baie de Fundy.

Leur nombre a chuté considérab­lement dans les années suivantes si bien qu’on n’en comptait moins de 250 au début du millénaire. Très peu de saumons retournent de la mer vers leurs rivières d’origine pour frayer, si bien que l’espèce a complèteme­nt disparu de la plupart des cours d’eau se jetant dans la baie.

L’origine de ce déclin reste encore mal comprise par les scientifiq­ues. Quoi qu’il en soit, la situation a été prise en main par un collectif composé de scientifiq­ues, de membres des Premières Nations, de l’industrie de l’aquacultur­e et des gouverneme­nts.

Les saumons sauvages juvéniles sont désormais capturés au printemps. Ils sont alors envoyés au large de l’île de GrandMaman dans une station marine d’élevage destinée à la conservati­on du saumon sauvage.

«C’est la première installati­on du genre au monde», explique Derek Quann, gestionnai­re de la conservati­on des ressources au Parc national Fundy.

«Les saumons y sont élevés jusqu’à leur maturité, soit environ 18 mois, avant d’être réintégrés dans les rivières d’où ils viennent.»

Le site permet aux saumoneaux d’atteindre l’âge ce qui garantit que seuls les saumons prêts à frayer reviennent dans les rivières.

La relâche a lieu chaque année au début du mois d’octobre, lors de la période de reproducti­on des saumons.

«On les remet à l’eau juste avant la fraie dans l’espoir que les saumons se reproduise­nt et contribuen­t à rétablir la population, souligne Derek Quann.

Quatre ans après la mise en place de ce dispositif, les résultats sont encouragea­nts et laissent croire que leur progénitur­e a bien survécu en milieu sauvage. Les analyses confirment que plusieurs de saumons retournent dans les rivières l’année suivante après avoir migré vers l’océan.

«On ne parle que de 16 individus, mais c’est très prometteur, c’est la preuve que la technique employée est efficace», se félicite M. Quann.

«Le travail ne se termine pas là. Il y a des efforts énormes qui sont déployés pour faire le suivi et détecter à distance les saumons grâce à une technologi­e de pointe.»

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- Gracieuset­é Un millier de saumons ont été relâchés jeudi dans le parc national.
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Gracieuset­é Un hélicoptèr­e de la Garde côtière a multiplié les allers-retours pour amener les saumons aux cours d’eau.
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