Tensions et incertitudes autour du français
Le retour de l’enseignement du français et les programmes d’immersions dans les écoles a de son côté apporté son lot de tensions. Le poème d’une universitaire anonyme dans les années 1980, Leçon du bon français, illustre bien la friction entre le français enseigné dans les salles de classe et celui parlé par les étudiants. «Écoute, c’est: “Attendre” pas “espérer”, “Pleurer” pas “brailler”, “Penser” pas “jongler”. Je pense que t’as jamais jonglé de ça.», écrit-elle. Barry Jean Ancelet tente d’ailleurs de régler cette tension depuis des années, dans un environnement où la tradition orale domine. «Ça fait 40 ans qu’on pense à comment résoudre ce problème. Antonine Maillet, en Acadie, a fait la même chose. Ils ont fait face au même problème, c’est-à-dire comment écrire d’une façon qui préserve une certaine spécificité», dit-il. Le louisianais constate que les écrits contemporains laissent transparaître une certaine inquiétude et des questionnements face à l’avenir. Mais il préfère observer de près plutôt que de se lancer dans des prédictions. Et que voit-il ? «Une résistance. Une insistance… un refus de perdre une identité. Une éloquence, surtout parmi la jeune génération, concernant leurs rêves et leurs cauchemars», dit-il. - AMP