LA MOSQUEE TEND LA MAIN AUX CITOYENS
Les membres de la communauté musulmane de Moncton ont profité de la journée de dimanche pour faire découvrir leur religion. Entre la prière et la dégustation de thé marocain, le public a pu visiter la mosquée lors d’une opération portes ouvertes.
La présidente de l’Association musulmane de Moncton, Souad H’Mida, accueille chaleureusement les visiteurs. Elle leur demande de retirer leurs chaussures avant d’entrer dans la salle de prières.
Dans le couloir, cinq horloges indiquent l’heure de chacune des prières quotidiennes.
Et soudain retentit l’Adhan, l’appel à la prière entonné par Khalid Badrezzamane. Faisant dos au public, le bénévole se tourne vers une niche dans le mur du fond (mihrab). Celle-ci indique la direction de La Mecque, la ville sainte vers laquelle prient les musulmans.
Les fidèles s’avancent alors et se recueillent en silence pendant un instant. Ils s’agenouillent ensuite en prononçant les mots «Allahou akbar» (Dieu est le plus grand) et se penchent en avant pour toucher le sol de leur front.
Les hommes sont rassemblés au rez-dechaussée tandis que les femmes assistent à la prière depuis un balcon. Auparavant, tous ont pris le soin de se purifier (se laver) en accomplissant le rite des ablutions.
Tout au long de l’après-midi, les visiteurs ont pu échanger avec les fidèles, poser leurs questions au sujet du déroulement de la prière, des préceptes musulmans ou des éléments architecturaux de la mosquée.
«On participe à cette journée pour montrer que les musulmans sont ouverts et fraternels, lance Khalid Badrezzamane. Peu importe que la personne soit convertie ou non, on mange avec tout le monde, on parle avec tout le monde.»
MOMENTS DE RAPPROCHEMENT
Les guides d’un jour font découvrir la mosquée par petits groupes, ce qui facilite les prises de parole.
L’initiative a séduit Mireille Haché, venue en compagnie de sa fille Pénélope.
La maman a exploré tous les recoins de l’édifice lors de sa visite et a pris le temps de feuilleter les écrits coraniques mis à disposition du public. La journée est avant tout l’occasion de pousser la porte d’un lieu où elle ne serait pas allée d’elle-même.
«J’ai été surprise de voir que c’était aussi ouvert. Je ne savais pas que je pouvais venir voir la prière, que ça faisait en anglais et en français, confie-t-elle. Je croyais que c’était plus sacré, plus fermé mais on a pu manipuler les livres.»
La mairesse de Moncton et plusieurs conseillers municipaux ont fait le déplacement, de même que des représentants d’autres religions. Glenn Gallant, un Acadien converti à l’islam il y a six ans discute avec Gerry Nick, membre de l’église anglicane du Canada.
«On est venu s’exposer aux autres religions et avoir une meilleure compréhension. Nous pouvons avoir différentes croyances mais ça ne devrait pas nous séparer ou créer des conflits», souffle-t-il.
«Il y a tant de similarités entre l’islam et la religion catholique et parfois ce sont les petites différences qui créent des tensions, renchérit Jenna Smith, elle aussi paroissienne de l’église St. Philip’s. Il faut vivre ensemble, nous partageons un idéal de justice et de respect. Les gens doivent se parler pour s’entendre.»
«Je suis venue par curiosité, par respect pour mes amis musulmans et pour exposer ma fille aux différentes cultures. Elle a beaucoup d’amis syriens à l’école.»