Acadie Nouvelle

«C’est notre dernière chance»

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Roberta Ayles n’avait que 6 ans quand sa famille et elle ont été expropriée­s de Kouchiboug­uac. Elle n’était pas riche, mais elle était très heureuse. Elle se souvient des soupers avec ses voisins, des heures passées avec sa mère à ramasser des bleuets ou des coques et des après-midi après la messe du dimanche passés avec les enfants du village sur des balançoire­s construits par ses oncles. «C’était une belle place à être. On ne demandait rien. On n’avait besoin de rien.» Après l’expropriat­ion, Mme Ayles est passée du paradis à l’enfer. Elle est déménagée dans une maison subvention­née à SaintLouis-de-Kent. Elle n’était pas acceptée, car elle n’était pas originaire de l’endroit. Elle a été victime d’intimidati­on grave. Des personnes l’ont même poussé en bas des escaliers. Elle a des cicatrices sur les genoux qui lui rappellent chaque jour l’incident. «Je n’étais pas heureuse et je n’ai jamais été heureuse depuis ce temps-là. Ça m’a affecté dans beaucoup de manières.» Quand Ensemble pour la justice a demandé aux familles expropriée­s de donner 500$ additionne­ls afin de poursuivre les démarches légales contre le gouverneme­nt, elle n’a pas hésité. Pour elle, la cause menée par Michael Swinwood «est notre dernière chance». «On n’aura pas la chance de nouveau.» «Moi, je me bats pour ma mère. Ma mère n’a pratiqueme­nt rien eu et elle a vécu là toute sa vie. Pour moi, dans mon coeur, ce n’était pas juste.» La mère de Mme Ayles a continué à parler de l’expropriat­ion jusqu’à son décès, il y a huit ans. Quand elle en parlait, ce n’était pas avec colère, mais sur un ton de déception. Elle avait une grande tristesse à propos de ce qu’elle a perdu dans les années 1970. JMD

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L’entrée du Parc national Kouchiboug­uac. - Archives

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