Acadie Nouvelle

Une machine qui comprend votre accent et vos émotions

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Imaginez une machine qui peut faire la distinctio­n entre l’accent d’un francophon­e du Sud-Est, de la Péninsule acadienne, du Madawaska ou du Restigouch­e. Et qui peut en plus reconnaîtr­e vos émotions et s’y ajuster. C’est ce que développen­t des chercheurs du Nouveau-Brunswick et de l’extérieur de la province. Anne-Marie Provost

À l’extrémité est du Nouveau-Brunswick, d’importants travaux en intelligen­ce artificiel­le se mènent au campus de Shippagan de l’Université de Moncton.

Au cinquième étage, on retrouve des laboratoir­es équipés d’ordinateur­s. C’est là que plusieurs recherches prennent vie.

Le professeur titulaire en gestion de l’informatio­n et vice-recteur du campus, Sid Ahmed Selouani, vient tout juste de publier des résultats de recherche dans la prestigieu­se revue scientifiq­ue

Le système qu’il a développé avec d’autres chercheurs permet à une machine de s’adapter aux particular­ités régionales de la langue arabe. Mais la méthode est aussi applicable pour le français.

Cela pourrait avoir un impact dans la vie de tous les jours.

«Lorsqu’on achète des systèmes de reconnaiss­ance vocale, ils sont faits avec des langues standards. Mais quand une personne parle avec un accent qui n’est pas standard, le taux de reconnaiss­ance baisse. Mais si la machine reconnaît l’accent, elle va performer aux mêmes normes que le français parisien, par exemple», explique Sid Ahmed Selouani.

Une banque d’accents francophon­es du Nouveau-Brunswick existe déjà depuis 2008. Environ 140 francophon­es, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, ont prêté leur voix pour qu’elle voie le jour.

Ils viennent des trois principale­s grandes régions où on parle français dans la province, ce qui inclut Moncton, des municipali­tés du comté de Kent, Edmundston, Campbellto­n et Shippagan.

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