Acadie Nouvelle

Encore plus difficile de voir son médecin rapidement

-

Malgré les efforts de recrutemen­t, il semble de plus en plus difficile pour les Néo-Brunswicko­is d’obtenir rapidement un rendez-vous avec un médecin de famille.

C’est ce qu’il ressort du dernier sondage du Conseil de la santé du N.-B. sur les soins de santé primaires.

L’organisme révèle que seulement 55,8% des Néo-Brunswicko­is interrogés affirment pouvoir obtenir un rendez-vous avec leur médecin de famille en cinq jours ou moins. Ce pourcentag­e atteignait 60,3% en 2014.

Face à ces temps d’attente élevés, nombreux sont ceux qui préfèrent se rendre à l’hôpital. On estime que 47 000 NéoBrunswi­ckois qui ont un médecin de famille se servent de la salle d’urgence comme lieu habituel de soins.

«Cet obstacle à l’accès mène ces NéoBrunswi­ckois à opter pour la salle d’urgence pour des problèmes non urgents, ce qui a un effet sur le coût des services, les temps d’attente à la salle d’urgence et à la qualité des soins reçus», peut-on lire dans le rapport.

Stéphane Robichaud, PDG du Conseil de la santé, rappelle que six patients sur dix se présentent aux salles d’urgence pour obtenir des soins pour des besoins non urgents ou moins urgents. Or, ils seraient bien mieux pris en charge par un médecin de famille.

«Les gens qui ont plusieurs maladies chroniques ne reçoivent pas une continuité dans les soins, chaque visite ne sert pas à améliorer leur compréhens­ion de leur maladie, de leurs médicament­s. En fin de compte on leur offre un service de moindre qualité et leur condition risque de de se détériorer.»

M. Robichaud croit que la gestion des rendez-vous pourrait être revue. Pour le moment, les pratiques varient d’un cabinet à un autre. Certains médecins laissent quelques heures libres dans leur horaire, afin d’avoir plus de flexibilit­é pour les cas urgents ou de dernières minutes.

«D’autres noircissen­t tout simplement le prochain carré disponible. Ça peut aller à trois ou quatre semaines avant la prochaine ouverture», note M. Robichaud.

Autre enseigneme­nt du sondage, les deux communauté­s linguistiq­ues ne sont toujours pas sur le même pied d’égalité en matière d’accès aux soins. 25% des sondés francophon­es affirment ne pas toujours se faire servir dans leur langue, contre seulement 5% pour les personnes dont la première langue est l’anglais. LE RESTIGOUCH­E-OUEST PARTICULIÈ­REMENT DÉLAISSÉ D’après le sondage, le manque d’accès à un médecin est bien plus sérieux dans certaines communauté­s.

Seulement 19,5% des citoyens de la région de Kedgwick et de Saint-Quentin disent pouvoir rencontrer leur médecin de famille à l’intérieur de cinq jours, alors que 75,4% des résidents de Perth-Andover, Plaster Rock et Tobique affirment obtenir un rendez-vous en cinq jours ou moins.

Conséquenc­e: 67% des personnes résidant à Kedgwick et à Saint-Quentin disent qu’ils vont le plus souvent à la salle d’urgence de l’hôpital lorsqu’ils ont besoin de soins. Cette proportion n’est que de 1,3% à Riverview et de 3,1% à Quispamsis.

Durant la campagne électorale de 2014, le Parti libéral avait promis d’embaucher 50 nouveaux médecins de famille en quatre ans. Jusqu’à présent, la province en a recruté 41, mais de nombreux postes restent vacants au sein des deux régies.

Selon Stéphane Robichaud, l’embauche de médecins supplément­aires ne suffira pas à elle seule à régler les problèmes d’accessibil­ité, car les services de santé ne sont pas répartis de façon équitable.

«On n’a jamais eu une approche au Nouveau-Brunswick pour allouer les ressources en fonction des besoins de la population. Le nombre de médecins n’est pas nécessaire­ment lié à la distributi­on la plus appropriée de médecins», dit-il.

«Les postes vacants n’ont pas forcément été attribués en fonction des besoins.»

Plus 14 000 citoyens ont répondu au sondage téléphoniq­ue entre février et juin 2017, dans toutes les régions de la province.

 ??  ?? Seulement un peu plus de la moitié des Néo-Brunswicko­is sont capables d’obtenir un rendez-vous avec leur médecin de famille en cinq jours ou moins. - Archives
Seulement un peu plus de la moitié des Néo-Brunswicko­is sont capables d’obtenir un rendez-vous avec leur médecin de famille en cinq jours ou moins. - Archives
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada