Acadie Nouvelle

Les médecins doivent être plus nombreux là où les patients en ont besoin

- Dr Dharm Singh Président de la Société médicale du Nouveau-Brunswick

Dans le cadre de la campagne continue de la Société médicale du Nouveau-Brunswick destinée à améliorer les soins aux patients lors de l’élection provincial­e de 2018, les médecins ont une prescripti­on pour des soins de santé plus intelligen­ts et une province en meilleure santé.

Pour la grande majorité des NéoBrunswi­ckois, qu’ils soient jeunes ou vieux, malades ou en santé, forts ou infirmes, un médecin de famille est généraleme­nt leur premier point de contact avec le système de soins de santé. Et comme les besoins de nos patients deviennent de plus en plus complexes, ces «quarts-arrière» de la prestation des soins sont plus nécessaire­s que jamais. Le Nouveau-Brunswick a sa part de difficulté­s de santé, et une population vieillissa­nte par surcroît. Selon le rapport du Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick de l’an dernier, 16% de la population du Nouveau-Brunswick a plus de 65 ans, un chiffre qui augmente chaque année. Trentecinq pour cent des résidents du N.-B. sont en surpoids, 31% sont obèses, et à peine la moitié déclarent manger la bonne quantité de fruits et de légumes chaque jour. Ces tendances sont troublante­s, et les médecins des soins primaires sont chaque jour sur la ligne de front pour prendre soin de certains de nos patients les plus complexes.

Il est évident que les médecins de famille n’ont jamais été aussi importants que maintenant. Et le Nouveau-Brunswick n’en a tout simplement pas assez pour répondre aux besoins.

Actuelleme­nt, au Nouveau-Brunswick, il y a 39 postes de médecin de famille vacants à pourvoir. Plus de 44 000 NéoBrunswi­ckois n’ont pas de médecin de famille. Même ceux qui ont la chance d’avoir un médecin de famille n’ont aucune garantie de pouvoir le voir rapidement: une seule personne sur trois peut obtenir un rendez-vous le jour même, et notre ratio de 1800 patients par médecin de famille est presque le double de celui du Québec, la province voisine.

Il n’est donc pas surprenant que 82% des Néo-Brunswicko­is déclarent qu’un plus grand nombre de médecins de famille est la priorité de financemen­t dont l’importance est la plus critique pour les soins de santé. Je suis d’accord. Nous devons embaucher 50 nouveaux médecins de famille, en plus de pourvoir les postes vacants actuels. Mais je sais que la démarche actuelle ne met pas le système de soins de santé du NouveauBru­nswick sur la voie du succès.

Le système de numéros de facturatio­n du Nouveau-Brunswick contrôle le nombre de médecins qui ont le droit de travailler dans la province - et l’endroit où ils doivent travailler. Les besoins régionaux en matière de soins de santé et les données démographi­ques provincial­es changent d’une année à l’autre, mais les numéros de facturatio­n ne changent pas. Le NouveauBru­nswick est la seule province qui restreint encore officielle­ment le lieu d’exercice des médecins. Le Nouveau-Brunswick est enlisé dans le passé, et cela nuit à notre capacité de recruter des médecins et de conserver ceux que nous formons ici.

Chaque année, 50 étudiants obtiennent leur diplôme de médecine de nos écoles de médecine - Dalhousie Medicine New Brunswick et le Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick. De plus, 37 nouveaux médecins font leur résidence dans notre province. Beaucoup d’entre eux ont de la difficulté à trouver un poste au Nouveau-Brunswick en raison du système de numéros de facturatio­n qui est restrictif. Je crois que c’est une occasion cruciale ratée de garder des personnes talentueus­es et vaillantes dans la province.

Il ne fait aucun doute que la question est compliquée, mais le gouverneme­nt peut faire certaines choses actuelleme­nt pour nous mettre sur la bonne voie. Nous devons embaucher 50 nouveaux médecins de famille, en plus de pourvoir les 39 postes vacants actuels. Nous devons mieux concentrer nos efforts de recrutemen­t auprès des médecins qui étudient, obtiennent leur diplôme et habitent dans la province. Et nous devons moderniser le système de numéros de facturatio­n pour créer une incitation financière à l’intention des médecins qui exercent la médecine dans les collectivi­tés mal servies des régions rurales et du nord de la province. Autrement dit, tâchons de recourir davantage à la carotte et moins au bâton.

À l’approche de l’élection provincial­e, les médecins du Nouveau-Brunswick veulent que l’améliorati­on des soins aux patients constitue une priorité, et nous avons une prescripti­on pour relever ces défis. J’invite les partis politiques intéressés à collaborer et à écouter mes collègues sur la ligne de front afin de comprendre nos besoins actuels et futurs. Les médecins sont prêts à travailler avec vous. ■

Newspapers in French

Newspapers from Canada