Éoliennes à Anse-Bleue: les opposants cognent à la porte d’Énergie NB
Le temps est probablement le meilleur allié aux opposants du projet de parc éolien communautaire dans le DSL d’Anse-Bleue, près de Grande-Anse. Le temps… et la pression sur les bons boutons. Dont celui d’Énergie NB.
La présidente du DSL, Ginette Bertin, a envoyé une lettre et des documents le 12 juin au nouveau PDG de la société de la Couronne, Keith Cronkhite, et au gestionnaire de projet de la Direction des études d’impacts sur l’environnement, Pierre Doucet, dans laquelle la communauté s’oppose farouchement aux intentions de Naveco Power. L’Acadie Nouvelle en a obtenu copie.
Elle y a inséré des arrêtés municipaux de cinq villes et villages voisins (Caraquet, Maisonnette, Grande-Anse, Bertrand et Shippagan), une résolution de la Commission des services régionaux de la Péninsule acadienne et une pétition que près de 90% des citoyens du DSL ont signée contre ce développement énergétique.
Mais le document le plus pertinent est une demande de résiliation de contrats exigée par huit des 16 propriétaires de terrains qui avaient accordé leur permission à l’entreprise de Fredericton.
Prétextant avoir cédé au promoteur un intérêt sur leurs terres parce que ledit promoteur leur a indiqué que les communautés d’accueil (Anse-Bleue, Village des Poirier et Dugas) étaient favorables, ils ont réalisé «que cela était faux. Nous n’aurions jamais signé les conventions si nous savions que les communautés d’accueil s’y opposaient».
L’initiative nommée Chaleur Ventus cherche à ériger d’ici à la fin de la présente année cinq tours produisant un total de 20 mégawatts à travers le Programme de production locale d’énergie renouvelable à petite échelle d’Énergie NB.
Au départ, la Ville de Bathurst était le partenaire communautaire financier et était prête à investir jusqu’à 20 des 30 millions $ nécessaires à l’élaboration du parc. La municipalité de la région Chaleur s’est ensuite retirée du projet en décembre.
La contestation a rapidement pris forme. Une réunion publique en février avait réuni des centaines de personnes.
Quand vous roulez dans le DSL, chaque poteau d’électricité a sa petite affiche «Non aux éoliennes à Anse-Bleue».
L’Acadie Nouvelle a joint la société de la Couronne, qui confirme avoir bien reçu la missive. Cependant, elle n’a pas voulu commenter.
Le programme n’indique aucune date de livraison des projets proposés, mais son but est «d’atteindre l’objectif du NouveauBrunswick selon lequel 40% de l’électricité devra provenir de sources renouvelables d’ici 2020».
MOBILISATION CITOYENNE
«La population d’Anse-Bleue n’en veut pas, insiste Mme Bertin. Et on ne laissera pas ça là. On va continuer à se battre.»
La députée de Caraquet, Isabelle Thériault, a aussi reçu une copie de ces documents.
Elle affirme être en contact avec les personnes impliquées dans ce projet au sein du gouvernement.
«Ma position demeure la même. Ce projet n’a pas bien été mené depuis le début et je peux témoigner de la mobilisation citoyenne. Il n’y a pas d’acceptabilité sociale. Depuis que Bathurst s’est retirée, on essaie d’en savoir plus sur le nouveau partenaire de Naveco. Mais peu importe, la communauté n’a pas été impliquée, ne se sent pas comprise et ne se sent pas écoutée. Je suis favorable au développement des énergies renouvelables, mais ça n’a pas été fait de la bonne façon à Anse-Bleue», a-t-elle commenté.
Naveco Power n’a pas répondu à nos demandes d’information. ■