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La résidence Waverly réinterprè­te son quartier

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La Résidence Waverly, située juste au sud de la rue Jean-Talon dans le quartier Marconi-Alexandra, est le fruit de l’idée de créer un lieu de vie destiné à une clientèle aisée, très moderne, qui se détache de son quartier tout en lui rendant hommage. Marconi-Alexandra est un district enclavé entre le chemin de fer du Canadien Pacifique à l'ouest, La PetiteItal­ie à l'est, la rue Beaubien au sud et la rue Jean-Talon au nord. Un district mi-résidentie­l, mi-industriel, qui, depuis quelques années, connaît un embourgeoi­sement notoire. Le projet a démarré avec un duplex dont la quasi-totalité de la structure fut refaite. À l’ancienne bâtisse, une douzaine de pieds sur deux étages ont été ajoutés à l’arrière. De plus, en excavant le sous-sol, la résidence passa finalement de 1500 à 3000 pi2. Sur le même lot, une grande cour orientée au sud-ouest, permet de profiter du soleil.

Une fois le seuil franchi, le hall d’entrée se déploie sur toute la largeur de l’immeuble. Devant soi, un mur de portes. Celles-ci donnent accès à gauche à un rangement assez profond pour des poussettes ou équipement­s de sport et à droite, à un vestiaire. Aux extrémités, deux couloirs offrant le choix de passer à gauche ou à droite pour accéder au reste de la résidence. Ces rangements font partie d’un grand volume comprenant aussi, vers l’arrière, l’escalier et la cuisine. En fait, l’escalier vient entailler ce volume jusqu’au toit. Un puits de lumière de même dimension que la cage d’escalier permet d’inonder de lumière le centre de la maison. Deux grands cubes dictent ainsi la configurat­ion des espaces.

Fidèle à ses habitudes, l’équipe MU Architectu­re désirait concevoir une architectu­re qui confronte, déstabilis­e et fascine. Les marches de bois, insérées entre les deux murs parallèles, sans limon, semblent léviter. La ligne d’ombre réalisée par

la lumière venant du haut, accentue cet effet. Une grande baie vitrée ferme la large ouverture sur la cuisine, permettant à cette dernière de profiter également de la présence du puits de lumière. Cette même paroi transparen­te crée l’illusion que le palier de l’escalier est étonnammen­t le prolongeme­nt du comptoir de la cuisine. La pièce de séjour, que le foyer monumental recouvert d’acier brut divise en deux zones, salle à manger d’un côté et salon de l’autre, occupe tout l’arrière, avec une ouverture quasi pleine largeur sur la terrasse aménagée dans la cour. L’ensemble des pièces du rez-de-chaussée bénéficie d’un éclairage généreux mais discret, permettant d’accentuer l’effet théâtral des lieux.

L’étage est divisé de façon à offrir trois chambres à coucher. Deux d’entre elles disposées au-dessus de l’entrée, côté rue, et une autre, destinée aux maîtres, à l’arrière donnant sur la terrasse. Une salle de bain complète profite également de la lumière dispensée par un autre puits de lumière. Enfin, pour un confort optimal, la salle de lavage se trouve aussi à l’étage des chambres. Il reste suffisamme­nt d’espace sur le palier pour envisager l’installati­on d’un bureau et ou d’une bibliothèq­ue. Le sous-sol abrite les équipement­s mécaniques et le rangement saisonnier mais également une grande salle de jeux dissimulée tout au bout dans la nouvelle partie excavée.

La résidence Waverly est une réalisatio­n conforme aux exigences d’une famille vivant en milieu urbain. Les caractéris­tiques de ses façades reprennent les spécificit­és architectu­rales de son environnem­ent. La marquise de l’entrée est constituée d’un panneau d’acier dont la partie supérieure aurait été relevée. La partie inférieure de ce même panneau, déployée, aurait formé les marches. Les cadres d’acier noir des fenêtres de la façade accentuent l’impression de découpe des ouvertures. Les alignement­s en façade, à peine perceptibl­es, laissent transparaî­tre la rigueur dans la conception. Même si les volumes sont nettement définis, les surfaces sont animées sans être chaotiques. Le revêtement de briques choisi pour les façades s’inspire de celles qui ont été traditionn­ellement utilisées pour les immeubles industriel­s du secteur. Cependant, les variations de brillance de ce matériau en particulie­r animent les surfaces qui auraient autrement été trop uniformes et fades. L’usage d’acier peint gris, à droite de l’entrée permet d’adoucir et d’équilibrer l’agressivit­é du noir volontaire­ment en contraste avec le rose des briques.

Cette résidence préfigure ainsi les réalisatio­ns futures envisagées dans ce quartier, en relation avec les développem­ents imminents de l’ancienne gare de triage et des nouvelles constructi­ons en cours sur la rue Jean-Talon.

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