DANSE : L’AFFADISSEMENTS DU MERVEILLEUX + LA SAISON DE DANSE-CITÉ
Catherine Gaudet revient à la création après deux ans d’interruption pour congé de maternité. Un temps qui lui a permis de repenser ses perspectives sur la danse et sur sa création. Avec L’affadissementdu merveilleux, Catherine Gaudet s’interroge en quelque sorte sur ce qui nous maintient éloigné du merveilleux par l’emprise du réel sur notre quotidien et sur ce merveilleux qui pourrait émerger de ce quotidien si nous y prêtions attention. Au moment de l’entrevue, la chorégraphe était en studio avec ses cinq danseurs en plein processus de création, et comme elle le soulignait, c’était sa première entrevue avec un journaliste, l’obligeant à mettre en mots un travail encore en plein défrichage. «J’étais partie avec l’idée d’arriver en studio en sachant exactement où je m’en allais. En fait, je me suis tendue à moimême un piège, puisqu’au bout des premières semaines, je me suis rendue compte avec les danseurs que plus j’avançais, plus l’élan qui m’avait habité pour cette création disparaissait. On est donc reparti à zéro pour que cet élan se retrouve tout au long de la création», explique Catherine Gaudet. Si dans ses précédentes créations, la chorégraphe amenait ses danseurs dans une certaine forme de théâtralité, en faisant utilisation de la voix par exemple, elle a choisi pour L’affadissement du merveilleux de s’éloigner de toute forme situationnelle et relationnelle pour ses interprètes. «Je voulais que les danseurs ne soient qu’un canal par lequel les émotions et les situations passent puis disparaissent, sans qu’il y ait une quelconque forme de résolution, d’où le fait que les cinq danseurs font exactement la même chose tout le temps sans ren«trer en relation les uns avec les autres», précise Catherine Gaudet. De ce fait, la répétition accentuée des mêmes mouvements est à la fois une métaphore du quotidien de chacun, mais dans le même temps, le processus qui peut nous élever vers un état supérieur presque métaphysique par l’effet de transe qu’elle peut engendrer». Catherine a déjà plusieurs Gaudet fois retrouve travaillé, pour Francis cette création Ducharme, des Dany danseurs Desjardins avec lesquels et Caroline elle Gravel, auxquels se joignent un danseur aguerri, James Phillips et une toute jeune danseuse qui vient de terminer sa formation professionnelle, Leïla Mailly. «Bien sûr, le fait d’être avec des danseurs qui connaissent notre travail fait que l’on se comprend même sans parler, mais il est intéressant de ne pas s’asseoir sur nos lauriers et d’insuffler du sang neuf. Par exemple, James Phillips, par ses questions, me pousse plus loin dans ma réflexion sur la création», continue Catherine Gaudet. La nés beaucoup chorégraphe en elle plus avec ne l’arrivée vaste peut sur s’empêcher de le sa monde fille, changements de et revenir lui ont sur apporté qui les lui changements ont beaucoup donné un qui plus regard sont de sérénité. Changements qui jouent aussi sur sa création. Je me suis rendue compte qu’avant la naissance de ma fille, ma création portait essentiellement sur mes questions existentielles. Avec humour, je dirais que j’étais plus préoccupée par mon petit nombril, et il en ressortait quelque chose qui allait vers la noirceur. Avec l’arrivée de ma fille, j’ai le sentiment d’être beaucoup plus sensible à ce qui nous échappe, à ce qui nous est plus grand, et aussi, peutêtre, à ce qui est merveilleux. En fait, j’ai le sentiment d’aborder la vie et ma création en étant plus en paix avec moi-même», conclut la chorégraphe. Avec L’affadissementdumerveilleux, Catherine Gaudet nous dévoile une autre facette de son regard posé sur le monde, un regard en perpétuelle mutation, en perpétuel mouvement.
« L’affadissement du merveilleux », une chorégraphie de Catherine Gaudet, du 26 au 28 septembre à 19h, et le 29 septembre à 16h, à l’Agora de la danse (1435, Bleury - Métro Place-des-Arts). Halte-Garderie disponible le vendredi 28 septembre (pour enfants de 1 à 12 ans). agoradanse.com