La question des purges LGBTQ au Canada
Pendant longtemps, le Canada a choisi une politique visant à criminaliser les comportements homosexuels par le biais de l’hétéronormalisation. La campagne d’identification et de purge des LGBTQ dans la fonction publique fédérale et les forces armées a commencé dans les années 1950 et s’est poursuivie pendant des décennies.
Les prémices des purges
Dans les années 1940, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et la Défense nationale ont commencé à vérifier les antécédents des fonctionnaires qu’ils jugeaient à risque de « défaillances morales » ou de « faiblesses de caractère », y compris les homosexuels. Après la guerre froide, les enquêtes menées sur les homosexuels se sont encore intensifiées.
Le commencement des purges
Les enquêtes se sont étendues à la GRC, aux Affaires extérieures et à d’autres ministères et organismes gouvernementaux. Les LGBTQ qui travaillaient dans les ministères concernés s’exposaient à une panoplie de sanctions, dont : licenciement, transfert, rétrogradation, refus de promotion. Il n’était pas rare qu’il leur soit donné le choix entre un licenciement ou un traitement psychiatrique.
Dans les années 1990
L’armée canadienne n’a mis officiellement fin à ses politiques d’exclusion qu’au début des années 1990, à la suite de l’affaire Michelle Douglas, une agente des opérations à l’unité spéciale d’enquête.
Après interrogation sur sa sexualité, l’agente avait fait valoir une violation de ses droits et réclamé des dommages et intérêts.
La purge à l’encontre des LGBTQ s’est tout de même poursuivie pendant de nombreuses années en raison d’une culture durable d’homophobie, biphobie et transphobie dans certains milieux de la fonction publique canadienne, en particulier l’armée et la GRC.
Les appels à réparation par la communauté LGBTQ ont longtemps été ignorés par les gouvernements fédéraux successifs, jusqu’à la reconnaissance des torts par le Premier ministre depuis 2015, Justin Trudeau.
À travers le recours collectif, le système judiciaire a joué un rôle de réparation important pour les victimes de purges.
t