La Liberté

Dyslexie : les parents aussi doivent apprendre

Monique Giroux est une maman rassurée, soulagée qu’enfin un mot cerne la réalité à laquelle certains de ses enfants doivent faire face : la dyslexie.

- MARIE BERCKVENS mberckvens@la-liberte.mb.ca

La dyslexie reste un sujet un peu tabou. Monique Giroux : « Même dans l’école, ils n’utilisent pas ce mot. La dyslexie reste un peu secrète. Il y a encore beaucoup d’éducation à faire. Tout le monde a besoin d’en apprendre plus à ce sujet. »

Plusieurs années durant, Zacharie, le troisième enfant de la famille, rentrait démotivé de l’école. Face à ce constat, sa mère le questionna­it beaucoup. « Zacharie se sentait comme un élève de la maternelle pris dans une classe de 5e année. Car tout allait au-dessus de sa tête. Après chaque année scolaire, je le voyais encore plus en arrière. C’était très frustrant pour moi. J’ai demandé plusieurs fois de le retenir dans son année. Mais tu n’as pas le choix que d’avancer ton jeune. »

À la fin de la 4e année de Zacharie, Monique Giroux a appris que son fils avait été enlevé de la liste d’attente de l’école pour pouvoir passer un test de dépistage pour les troubles d’apprentiss­age. Alors, elle a décidé d’avoir recours à une entrepise privée. « L’aide qu’on a choisie est quand même assez chère. Un peu en dessous de 2 000 $. Mais cela a valu la peine. »

Interrogée par La Liberté, la directrice du service aux élèves de la Division scolaire francomani­tobaine dont fait partie l’école Lacerte, Christelle Waldie, n’a pas pu parler du cas particulie­r de Zacharie Giroux, mais a détaillé le processus à suivre (voir encadré).

Deux des six enfants de Monique Giroux (Zacharie et Xavier) ont été diagnostiq­ués dyslexique­s. Pour le petit dernier, Caleb, les démarches sont toujours en cours.

« Avec les résultats du test, je savais exactement ce que je devais travailler avec Zacharie. On a fait les démarches pour qu’il aille voir deux fois par semaine un tuteur certifié, connaissan­t de la méthode Orton-Gillingham. C’est en anglais, cela cause un peu un problème puisqu’il est dans une école francophon­e. En dehors de l’école, je n’ai trouvé personne capable d’aider en français avec ce programme. »

Quand le diagnostic a été posé, l’école Lacerte a mis en place un plan éducatif personnali­sé pour Zacharie et Xavier. Tous les deux sont suivis par un orthopédag­ogue scolaire et disposent d’une auxiliaire pour les aider en classe. Une aide toutefois jugée insuffisan­te par la mère. « J’aimerais que Xavier ait aussi un tuteur privé. Mais il faudra encore attendre un peu. Payer pour deux un tutorat, ce serait de trop pour nous. »

Pour pouvoir continuer ce tutorat en anglais, Monique Giroux envisage d’inscrire

Zacharie dans une école anglophone, pour son secondaire. En attendant, elle essaye de l’appuyer tant qu’elle peut, surtout durant les vacances, « pour ne pas qu’il perde ce qu’il a déjà acquis ».

Monique Giroux et son conjoint René sont conscients de l’importance de leur rôle dans l’éducation de leurs enfants.

« C’est important que les parents restent attentifs et continuent à échanger avec d’autres parents. Parfois, c’est un petit signe qui te met dans la direction de penser qu’il y a un problème. Alors là, il faut creuser. Cela prend du temps et des efforts, car les écoles sont surchargée­s. Avoir des enfants dyslexique­s, c’est aussi tout un apprentiss­age en tant que parent. »

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Monique Giroux se dit soulagée de connaître enfin le trouble de l’apprentiss­age qui touche ses enfants : la dyslexie.
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