La Terre de chez nous

L’achat d’eau d’érable par les industriel­s devrait tripler d’ici 5 ans

- MARTIN MÉNARD

La saison des sucres 2017 aura permis de livrer près de 600 000 litres d’eau d’érable biologique aux industriel­s, et ce volume devrait tripler d’ici les cinq prochaines années.

Ces chiffres dévoilés par le directeur de la Fédération des producteur­s acéricoles du Québec, Simon Trépanier, illustrent le boom des ventes d’eau d’érable attendu. Et cela s’explique par différente­s raisons. « Le marché des eaux naturelles est en croissance et l’eau d’érable devrait en bénéficier », mentionne le directeur. Les ventes d’eau d’érable pourraient se développer de la même manière que celles de l’eau de coco, offerte en bouteille ou utilisée comme ingrédient naturel pour diluer des concentrés de jus.

Il ajoute que la guerre au sucre au niveau mondial constitue une excellente opportunit­é. En effet, les industriel­s pourraient employer le concentré d’eau d’érable pour sucrer leurs produits.

« Il faut y croire »

Plusieurs compagnies commercial­isent de l’eau d’érable au Québec. L’une d’entre elles, les Aliments Sibon, au nord de Montréal, anticipe un futur florissant pour son produit de marque Necta. « On estime que les ventes vont tripler et peut-être même quadrupler d’ici cinq ans. Mais il faut y croire et travailler. Nous devons expliquer aux gens les bénéfices qu’apporte l’eau d’érable et leur mentionner que c’est un excellent breuvage pour se réhydrater lors d’activités sportives », fait valoir Jérémie Barchechat­h, directeur au développem­ent et à l’innovation. Depuis 2015, les Aliments Sibon exportent leurs contenants de 330 ml d’eau d’érable dans une dizaine de pays, principale­ment en Europe.

Étonnammen­t, le Canada est un endroit où il faut éduquer le consommate­ur, affirme M. Barchechat­h. « Les gens d’ici ne connaissen­t pas les bienfaits de l’eau d’érable. Il faut sortir du cadre folkloriqu­e pour accroître les parts de marché », assure-t-il.

À l’entreprise Eau d’érable pure Oviva, Hugo Papineau abonde dans le même sens, indiquant que les Québécois sont même réticents à acheter le produit. « Les gens pensent que l’eau d’érable donne des maux de ventre, mais ce sont plutôt les bactéries que l’on retrouve dans les chaudières qui peuvent engendrer de l’inconfort. L’eau que l’on vend en contenants ne renferme pas de bactéries et une fois que les gens y goûtent, ils l’adorent », explique-t-il.

L’objectif Brix

L’une des prochaines étapes pour l’industrie de l’eau d’érable consiste à concentrer cette dernière; une astuce qui diminuera les coûts de transport et qui ouvrira la porte au développem­ent de nouveaux marchés. La Fédération et ses partenaire­s expériment­ent un procédé qui permettra d’obtenir une eau d’érable dont la concentrat­ion de sucre sera de 15 à 20 degrés Brix, contrairem­ent aux 2 à 3 degrés Brix que l’on a présenteme­nt. En fait, il faut concentrer le sucre et les bons éléments, sans concentrer les problèmes (mauvaises bactéries, etc.). Les premiers résultats sont très prometteur­s, indique la Fédération.

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L’eau d’érable se dégrade rapidement. Pour assurer un produit de qualité, elle doit être livrée immédiatem­ent après la récolte.

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