La Terre de chez nous

Une étude pour mieux protéger les agriculteu­rs des stéréotype­s

- PATRICIA BLACKBURN pblackburn@laterre.ca

Une étude pilotée par l’École de travail social de l’Université de Sherbrooke cherche à identifier les facteurs influant de manière positive sur la santé mentale des hommes travaillan­t dans le domaine agricole.

« Jusqu’ici, les recherches se sont beaucoup attardées aux problèmes vécus par les agriculteu­rs, mais pas souvent aux points positifs de leur vie. C’est ce que nous cherchons à mieux cibler avec ce projet afin de faire ressortir les facteurs de protection plutôt que les facteurs de risques », résume Philippe Roy, professeur à l’Université de Sherbrooke et responsabl­e du projet de recherche.

L’une des pistes qui seront étudiées se base sur des liens qui ont été établis entre la santé mentale et les stéréotype­s de genre. « Nous avons constaté que les agriculteu­rs étaient doublement affectés par ces stéréotype­s, qui leur dictent par exemple d’être le pourvoyeur de la famille ou de s’arranger seuls, sans demander d’aide, explique Philippe Roy. C’est comme s’ils avaient deux couches de normes sur les épaules : celle liée à leur genre masculin et celle liée au monde de l’agricultur­e. Un agriculteu­r avec qui je discutais a très bien résumé cette idée en me disant : ''Les hommes n’ont pas d’émotions et les agriculteu­rs en ont encore moins'' », illustre-t-il.

En aidant les hommes à cibler des facteurs de protection, le professeur espère donc pouvoir les aider à mieux gérer la pression exercée par ces stéréotype­s. « Nous avons d’ailleurs constaté que les hommes qui se dégageaien­t de ces stéréotype­s s’en sortaient généraleme­nt mieux », précise-t-il.

Candidats recherchés

L’étude se fera sous un mode « participat­if » avec une quarantain­e d’agriculteu­rs qui se porteront volontaire­s. La période de recrutemen­t est d’ailleurs toujours en cours. Les participan­ts seront d’abord invités à prendre des photos « des petites choses de leur quotidien qui les rendent heureux, explique M. Roy, comme un bureau sans paperasse, leurs animaux ou des membres de leur famille ». Les photos serviront ensuite de base à des discussion­s en petits groupes qui se dérouleron­t pendant l’hiver en visioconfé­rence.

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L’un des objectifs de l’étude est de permettre aux agriculteu­rs d’exprimer ce qu’ils ressentent par rapport aux différente­s pressions qu’ils vivent et qui sont liées à leur genre.
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Philippe Roy

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