La Terre de chez nous

La laine québécoise se tricote un chemin vers le succès

- PATRICIA BLACKBURN pblackburn@laterre.ca

Quand ils se sont lancés dans la production de laine, des producteur­s ovins ne se doutaient pas que leur projet, d’abord mené en parallèle de leur production de viande ou de lait, prendrait autant d’ampleur.

France Custeau et Louis Desrosiers, propriétai­res de l’entreprise Les laines Finn D’Or, située à Brompton en Estrie, ont décidé il y a six ans d’explorer l’avenue de la laine pour diversifie­r leur production, qui était alors centrée sur la viande d’agneau. « Nous avons ajouté des moutons de race Finnoise à notre troupeau de Romanov pour tester la production de laine. » Cette race, d’origine finlandais­e comme son nom l’indique, possède un pelage qui permet de fabriquer une laine « de très grande qualité, douce et un peu frisée », précise Mme Custeau.

Après deux ans d’essais et d’erreurs, les ventes se sont mises à progresser, si bien que le couple a décidé il y a quatre ans de réorienter sa production sur la laine et de délaisser la viande. Avec son troupeau de 200 têtes, il fait partie des plus grands éleveurs de race Finnoise de la province.

À Lévis, dans Chaudière-Appalaches, Audrey Boulet et Olivier Beaurivage, propriétai­res de la ferme Les brebis du Beaurivage, ont décidé d’explorer l’avenue de la laine il y a quatre ans afin, explique Mme Boulet, « de valoriser toutes les facettes des brebis », qu’ils élèvent aussi pour la viande et le lait.

« On ne s’attendait pas à ça. On pourrait facilement vendre trois fois plus si notre production était plus grande », estime celle qui vend ses écheveaux et couverture­s de laine en ligne et directemen­t à la ferme. Le couple possède 110 brebis de race East Friesian, en plus des agneaux destinés à l’engraissem­ent et des agnelles de remplaceme­nt, soit environ 200 têtes au total. Cette race, peu présente dans les élevages du Québec, est excellente pour la production de lait et permet de fabriquer une laine de bonne qualité. « Ce qui n’est pas le cas pour les races Romanov et croisées, élevées pour la viande, que l’on retrouve dans la majorité des élevages du Québec », estime Mme Boulet.

Coût de production élevé

La procédure de transforma­tion de la laine brute reste toutefois laborieuse, notamment parce qu’il n’y a pas d’équipement permettant de traiter la laine dans la province. Du côté des Laines Finn D’Or, France Custeau a développé son propre système pour laver et teindre sa laine, mais a dû se résigner à l’envoyer dans une usine du Michigan pour la faire tisser et peigner selon les standards qu’elle recherchai­t. Chez Les brebis du Beaurivage, la laine brute est emballée et expédiée dans des moulins situés dans d’autres provinces canadienne­s avant de revenir en boutique, ce qui contribue à augmenter le coût de production.

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Audrey Boulet a décidé de se lancer dans la production de laine pour valoriser toutes les facettes des brebis.
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France Custeau a transformé 425 livres de laine en 2019.
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