LES GRANDS HONNEURS POUR YVES BERTHIAUME
La liste de 123 Canadiens remarquables qui a été rendue publique le 1er juillet dernier comprend le nom d’un résident de Hawkesbury.
«Je suis abasourdi, surpris, fier aussi, a déclaré M. Berthiaume au sujet de cet honneur inattendu, lors d’une entrevue lundi matin. Je ne m’y attendais tellement pas que lorsque j’ai reçu l’appel, je croyais que c’était une blague».
La liste des 123 nouveaux récipiendaires, annoncée par la gouverneure générale Julie Payette, comprend les noms de personnes qui se sont démarquées par leur excellence, leur courage ou leur sens du devoir exceptionnel. Les récipiendaires de cette liste reçoivent soit une décoration pour actes de bravoure ou pour service méritoire ou encore une Médaille du souverain pour les bénévoles.
Pour sa part, M. Berthiaume recevra la Médaille du service méritoire pour son leadeurship à la tête d’Optimist International et sa contribution à l’éducation de la jeunesse. Tout comme les autres récipiendaires, il recevra son prix lors d’une cérémonie lorsque la situation entourant la COVID le permettra.
Vouloir inspirer le meilleur chez les gens
Bien que le principal intéressé soit surpris d’avoir reçu cette distinction, son parcours au sein du mouvement Optimiste parle de lui-même. En effet, alors qu’il était âgé de seulement 18 ans, M. Berthiaume s’était fait inviter malgré son jeune âge à joindre le club à la suite de la démonstration de son désir persistant à vouloir contribuer aux activités de celui-ci.
«En grandissant, je remarquais que les membres du Club Optimiste étaient toujours présents, a déclaré celui qui est aussi propriétaire de la Maison funéraire Berthiaume. Que ce soit à l’école ou au hockey par exemple. Je trouvais qu’ils démontraient bien que leur mission était d’inspirer le meilleur chez les gens et je voulais contribuer à cette mission »
Graduellement, le rôle de M. Berthiaume au sein de l’organisation a progressé, si bien que celui qui était président du Club Optimiste local à seulement 21 ans a grimpé les échelons jusqu’à devenir le président de l’Optimist International. Cette organisation, qui compte plus de 80 000 membres sur la planète, vise surtout à développer et à soutenir la jeunesse via des initiatives locales. Lorsque les rênes de cette organisation ont été confiées à Berthiaume en 2004, Optimist International en a fait son plus jeune dirigeant historiquement. De surcroit, M. Berthiaume est le seul Franco-Ontarien à avoir présidé l’organisation internationale.
Il affirme qu’il a été loin de vivre ce parcours seul. «Ginette et moi sommes ensemble depuis la 7e année. Nous nous sommes suivis partout et tout au long de ces expériences »
Lorsqu’il se remémore les moments marquants vécus au sein de l’organisation, l’un d’entre eux, vécu en 2005, lui vient immédiatement en tête. «Nous nous sommes rendus au Suriname au sein d’une tribu d’environ 60 000 personnes pour y rester pendant quelques jours le temps d’instaurer un Club Optimiste. Nous avons rencontré les chefs de tribu dans cette jungle et discuté de l’éducation de leurs jeunes. Évidemment on ne comprenait rien, mais un interprète était présent pour faciliter le processus. C’était une expérience surréaliste!»
L’approche face au deuil
En plus de son engagement au sein du mouvement Optimiste, M. Berthiaume a instauré un programme à l’échelle nationale dont les racines sont ancrées à Hawkesbury. En effet, le programme Perte, deuil et renouveau, qui vise à outiller les enseignants et les parents dans leur support aux deuils vécus par les jeunes, a commencé grâce à la collaboration entre les conseils scolaires de la région et le conseil des salons funéraires, dirigé par M. Berthiaume.
Celui-ci explique la motivation derrière cette initiative. «Les enseignants constatent parfois un changement de comportement ou de résultats académiques chez leurs élèves après le décès de l’un de leurs grandsparents par exemple. Ils ne savent parfois pas quelle approche adopter pour soutenir l’élève dans son deuil et c’est là que je voulais intervenir.»
Copropriétaire de la Maison funéraire Berthiaume, il reçoit ainsi des élèves de 6e année chaque année pour les aider à démystifier la mort avec une approche saine. Celui qui a vécu un deuil tragique à seulement 12 ans avec la mort de son père mentionne qu’il y a certains moyens qui peuvent être pris pour aider l’enfant face au concept de la mort.
«Par exemple, si on enterre le poisson rouge de son enfant dans sa cour et qu’on lui donne l’occasion de lui dire au revoir, plutôt que de l’envoyer dans la toilette, l’enfant peut comprendre que oui, il n’y a plus de vie, mais on va se rappeler et honorer ceux qui partent. Les souvenirs restent.»
S’il est important pour lui de s’impliquer auprès de la jeunesse, c’est parce qu’ils «ont une soif pour l’information, ils n’ont pas de préjugés». Finalement, celui qui vit constamment, via son implication, dans le paradoxe entre l’émergence de la jeunesse et le passage entre la vie et la mort obtient la reconnaissance des réalisations de toute une vie grâce au jeune homme endeuillé qui entretenait la conviction de vouloir aider les autres.