Le Devoir

Osheaga tente de se démarquer

Le festival mise sur la profondeur plutôt que sur les têtes d’affiche

- PHILIPPE PAPINEAU

Le festival musical Osheaga, qui en est à sa 13e édition, aura comme têtes d’affiche le populaire rappeur américain Travis Scott, la formation britanniqu­e Arctic Monkeys ainsi que Florence + The Machine. Ces trois piliers s’inscrivent dans une programmat­ion que l’équipe de l’événement montréalai­s voulait différente de celles des autres festivals du nord-est du continent.

« On veut se démarquer des autres festivals, on veut voir ceux qui ne jouent pas dans les autres événements, explique Nick Farkas, viceprésid­ent aux concerts et aux événements pour Evenko. On a réalisé les dernières années qu’il y avait beaucoup d’homogénéit­é dans les programmat­ions. Si on ne se démarque pas, [les gens] vont rester à New York, à Philadelph­ie, à Chicago, à Boston ou à Toronto. »

Farkas ajoute qu’environ 65 à 70% du public d’Osheaga vient de l’extérieur de la province. Il faut donc faire les beaux yeux à ce marché, tout en faisant plaisir aux Québécois. «Au début, dit Nick Farkas, quand un agent disait que tel artiste jouait à Bonaroo ou à Coachella, pour nous c’était : wow, on les veut, ce sont des artistes importants. Là tu ne veux pas te retrouver avec des groupes comme Outkast qui font 20 festivals. »

Pour ce faire, Osheaga, qui aura lieu du 3 au 5 août, dit miser sur la profondeur et pas que sur les têtes d’affiche. Farkas mentionne The National, qui est peu présent sur les scènes estivales et dont l’aura se cumule cette année à celle des Yeah Yeah Yeahs, St. Vincent, Portugal. The Man ou Arctic Monkeys.

La programmat­ion 2018 permettra aussi aux festivalie­rs de voir Tyler, The Creator, Khalid, Blondie, Post Malone, Anderson .Paak, Franz Ferdinand et plusieurs autres. Parmi les Québécois présents sur l’affiche, notons le duo Milk and Bone ainsi que Chromeo, Loud, Matt Holubowski, Essaie Pas, Paupière et Ponctuatio­n.

« Si on ne se démarque pas, [les gens] vont rester à New York, à Philadelph­ie, à Chicago, » à Boston ou à Toronto Nick Farkas, vice-président chez Evenko

Y avait-il une sensibilit­é spéciale quant à la quantité de femmes dans la programmat­ion? «C’est une préoccupat­ion de l’industrie au complet, et la diversité a toujours été une priorité pour nous. Mais je ne sais pas si on en a plus cette année que les années précédente­s. On en tient compte, mais on essaie aussi de choisir le meilleur groupe disponible. Mais on a Billie Eilish, Blondie, St. Vincent, Lykke Li… Il y a beaucoup d’artistes, de chanteuses qui sont populaires en ce moment et on est allés les chercher.»

Nouveau site

Pour une seconde année, Osheaga s’installera sur l’île Notre-Dame, en attendant que les travaux de l’amphithéât­re sur l’île Sainte-Hélène soient achevés. L’organisati­on promet de faire quelques modificati­ons au site, en déplaçant légèrement une des scènes tout en voulant optimiser le flot de circulatio­n des festivalie­rs sur le site. «En passant trois jours sur le site l’an passé, on a vu des possibilit­és, des choses qu’on pourrait faire différemme­nt, dit Nick Farkas. Mais ce sont des changement­s organiques plus que de gros changement­s. »

Notons qu’il sera possible cette année de se procurer un titre de transport spécial pour Osheaga, qui permettra pour 17 $ de profiter de façon illimitée de l’autobus et du métro pendant tout le week-end.

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