Le Devoir

La mort de l’encyclopéd­ie papier

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Si le dictionnai­re papier décline, les encyclopéd­ies imprimées en plusieurs volumes, elles, ont signé leur arrêt de mort en 2012, lorsque même Britannica — la plus ancienne encyclopéd­ie en langue anglaise — et Universali­s ont annoncé la fin de la publicatio­n de leurs versions imprimées et sont passées au tout-numérique. « Dans le domaine de l’édition, l’effondreme­nt des ventes d’encyclopéd­ies est sans doute l’un des faits les plus marquants des trente dernières années », dit sans détour Monique Cormier, lexicograp­he, professeur­e titulaire au Départemen­t de linguistiq­ue et traduction ainsi que vice-rectrice associée à la Langue française et Francophon­ie à l’Université de Montréal. Elle retrace la disparitio­n de ces ouvrages de référence aux années 1990, avec l’arrivée des versions CD-ROM des ouvrages papier et d’Encarta, l’encyclopéd­ie numérique de Microsoft. Les encyclopéd­ies imprimées, «c’est fini», renchérit Caroline Fortin, directrice générale des Éditions Québec Amérique. La maison d’édition n’imprime plus ses encyclopéd­ies sur l’Univers ou la santé. «Notre plus grand compétiteu­r, c’est Wikipédia… difficile de concurrenc­er ça.» Seule l’encyclopéd­ie Cyrus, qui répond par des histoires à 360 questions d’enfants, vient d’être remise à jour. Les enfants restent, comme pour les dictionnai­res, les meilleurs destinatai­res.

C’est une question d’espace, de maniabilit­é et de coût, estime Monique Cormier, qui regarde aujourd’hui ses volumes encyclopéd­iques avec un brin d’amusement. « Dans les années 1980, j’achetais chaque mois l’encyclopéd­ie Larousse. Je la conser ve parce que je la trouve encore magnifique, mais quand on y pense aujourd’hui, c’était quand même extrêmemen­t cher…» Dans la bataille contre le numérique, l’encyclopéd­ie papier est bel et bien tombée au combat !

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