Legault reste ouvert à l’exploration pétrolière
L’aventure avortée d’Hydrocarbures Anticosti a coûté 92 millions au gouvernement Couillard
Malgré la fin de la saga pétrolière sur Anticosti, qui a coûté 92 millions de dollars au gouvernement du Québec, la Coalition avenir Québec (CAQ) se dit ouverte à l’idée d’évaluer de nouveaux projets d’exploration sur l’île.
En prévision du scrutin du 1er octobre, 11 groupes environnementaux ont fait parvenir en avril une série de questions aux quatre principaux partis pour connaître leurs engagements en matière de protection de l’environnement.
Parmi ces questions, une porte sur la candidature d’Anticosti au patrimoine mondial de l’UNESCO, mais aussi sur le soutien financier nécessaire pour la relance économique de la petite communauté insulaire.
Dans sa réponse, rendue publique mardi matin par les groupes environnementaux, la CAQ rappelle qu’elle « s’est déjà prononcée en faveur d’une évaluation des ressources pétrolières sur l’île d’Anticosti ». Or, ajoute-t-on, c’est le Parti libéral qui a mis fin au projet Hydrocarbures Anticosti en 2017, soit trois ans après la signature du contrat par le gouvernement péquiste de Pauline Marois.
« Si d’autres projets venaient à être présentés prochainement, un gouvernement de la CAQ serait ouvert à les évaluer à leur mérite avant de prendre une décision sur le statut de l’île d’Anticosti », souligne ainsi la formation de François Legault.
La candidature d’Anticosti en vue de son inscription sur la liste du patrimoine mondial a été soutenue par le gouvernement Couillard et par le gouvernement canadien.
Plusieurs rejets
Le document publié par les écologistes permet aussi de constater que, sur 23 « propositions », la CAQ a répondu non à 11 d’entre elles. C’est le plus haut taux de refus des quatre partis sondés.
Les libéraux ont répondu non à deux propositions, mais « en partie » à 18 autres. Le Parti québécois n’a dit non à aucune proposition et en a accepté textuellement 12, derrière Québec solidaire qui a dit oui à 17 d’entre elles.
Concrètement, le parti de François Legault rejette l’idée de fermer la porte aux nouvelles infrastructures d’exploitation ou de transport d’énergies fossiles. Libéraux et caquistes sont tous deux prêts à autoriser les forages dans les cours d’eau, mais aussi les opérations de fracturation qui se dérouleraient ailleurs que dans la vallée du Saint-Laurent.
Les deux formations ont également refusé de s’engager à « adopter un moratoire sur le dézonage des terres agricoles ».
Des promesses « honnêtes »
En matière de protection du territoire, les groupes écologistes estiment que seule la CAQ refuse de s’engager formellement à protéger 10% du territoire marin et 17 % du territoire terrestre de la province d’ici 2020, un engagement international pris par le Québec dans le cadre de la Convention de Nagoya sur la biodiversité.
«La CAQ est d’accord pour augmenter la superficie d’aires marines et d’aires terrestres protégées en visant l’atteinte des cibles déterminées», précise toutefois la CAQ dans sa réponse. À l’heure actuelle, environ 10 % des milieux terrestres sont protégés et un peu plus de 2 % des milieux marins.
Interrogé pour savoir si les résultats du questionnaire ne font pas de la Coalition avenir Québec le parti le moins vert au Québec, François Legault a soutenu mardi que ceux-ci font au contraire de la CAQ « le parti le plus équilibré »… et le plus « honnête ».
« Les Québécois souhaitent un équilibre, a-t-il dit depuis Laval. Quand on dit « développement durable », il y a le mot « développement ». Je pense que c’est important de créer de la richesse pour financer des programmes [… comme le transport en commun, et ré duire les GES. Et je pense qu’on a un plan très ambitieux [à cet égard]. »