Les États-Unis divisés aussi sur le cannabis
Le Michigan a dit oui au pot récréatif, mais pas le Dakota du Nord
Divisés, les États-Unis le sont aussi sur la question du cannabis. Mardi soir, au terme des élections de mi-mandat, le Michigan est devenu en effet le dixième État, mais aussi le premier du Midwest, à légaliser la consommation du cannabis à des fins récréatives. Quelque 56 % des électeurs ont approuvé cette mesure. Un même changement de cadre légal autour de cette substance soumis au jugement des urnes au Dakota du Nord a été, pour sa part, massivement rejeté, à 81 %.
« Les faits l’ont emporté sur la peur », a dit par voie de communiqué mercredi Josh Hovey, porte-parole de la Coalition pour réglementer la marijuana comme l’alcool, un groupe de pression qui a fait campagne dans les dernières semaines au Michigan pour que la « proposition 1 », pour la légalisation, soit adoptée lors de ce scrutin. « Les données provenant des États qui ont légalisé la marijuana ont montré que l’encadrement et la taxation sont la meilleure solution. La légalisation va mettre fin à un gaspillage de ressources judiciaires et policières pour appliquer une politique prohibitionniste qui ne fonctionne pas. Elle va produire aussi [en taxes] des centaines de millions de dollars chaque année pour pourvoir aux importants besoins du Michigan. »
Un sondage de la firme Gallup, cité par Forbes, indique qu’à l’échelle du pays, 66 % des Américains appuient la légalisation du cannabis. Ce niveau est le plus élevé aux États-Unis depuis un demi-siècle d’enquête sur le sujet.
La tendance n’a toutefois pas été perceptible au Dakota du Nord, où les électeurs ont rejeté dans une majorité écrasante la « mesure 3 » qui proposait de retirer le haschich, la marijuana et le tetrahydrocannabinol (THC) de la liste des substances illégales. Cela aurait ouvert la porte à l’usage du cannabis à des fins récréatives dans cet État. À noter que, lors des élections de novembre 2016, les électeurs de cet État conservateur ont appuyé à 64 % une proposition visant à permettre l’utilisation de cannabis à des fins médicales, aujourd’hui légale au Dakota du Nord.
La consommation d’herbe pour soigner, actuellement autorisée dans 30 États, vient également de faire son entrée dans deux autres au terme du dernier scrutin. Au Missouri, c’est « l’amendment 2» qui a reçu l’aval des électeurs, ouvrant ainsi la voie à l’usage médical du cannabis dans ce coin de l’Amérique. Une taxe de 4% va être perçue sur ce commerce afin de financer les services offerts aux vétérans des guerres dans lesquelles les États-Unis entraînent régulièrement leurs citoyens. L’Utah a également accepté de s’ouvrir au cannabis médical, avec l’adoption de la proposition 2 qui prévoit un accès à cette substance pour des malades spécifiques et dans des conditions toutefois plus contraignantes qu’ailleurs.
Enfin, le Texas a manqué son rendez-vous avec l’histoire de la légalisation en n’élisant pas le démocrate Beto O’Rourke, qui avait fait de la décriminalisation du cannabis un élément important de sa plateforme électorale.
Les faits l’ont » emporté sur la peur JOSH HOVEY