Trump, l’islam et les féministes
Une heure avant de faire un massacre à la Grande Mosquée de Québec, Alexandre Bissonnette consultait la page Facebook d’un jeune qui avait planifié une tuerie de masse à Halifax avant de s’enlever la vie.
Le rapport d’extraction de l’ordinateur d’Alexandre Bisonnette, présenté à la cour lundi matin à l’occasion des représentations sur la peine, démontre que jusqu’à la toute dernière minute, Bissonnette s’informait sur ce qui était pour lui une obsession ; les tueurs de masse. À 18h46 le 29 janvier 2017, le tireur lisait sur James Gamble, jeune tireur de 19 ans qui s’est suicidé avant de commettre une tuerie de masse dans un centre commercial de Halifax en Nouvelle-Écosse. Juste avant, Bissonnette visionnait un vidéo sur une démonstration de pistolet Glock, l’arme qui lui a servi à tuer six fidèles et à en blesser grièvement six autres. En deux heures, il a aussi consulté à 12 reprises le site Web du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ).
La journée du 29 janvier, Bissonnette a consulté le compte Twitter du premier ministre Justin Trudeau et lu la publication annonçant un accueil accru des réfugiés par le Canada.
Cette lecture a pour lui été l’élément déclencheur, dira-t-il plus tard lors de son interrogatoire policier.
Durant tout le mois de janvier, Alexandre Bissonnette était en arrêt de travail pour de graves troubles anxieux. Il a passé d’innombrables heures sur Internet.
Le rapport d’analyse préparé par la GRC met en lumière les nombreuses recherches de Bissonnette sur le décret de Donald Trump visant à bloquer les immigrants musulmans.
Le tireur a recueilli des statistiques sur la proportion occupée par les différentes religions dans le monde ainsi que sur le nombre d’immigrants dans différents pays. Il s’intéressait aussi aux cas des religieux chrétiens martyrisés par des musulmans à travers l’histoire.
En plus de ses recherches sur le CCIQ, Bissonnette fouillait sur l’Association des étudiants musulmans de l’Université Laval.
Le tireur avait aussi ciblé le comité Féministes en mouvement de l’Université Laval (FEMUL) ainsi que le Comité des Femmes de la même institution. Bissonnette était au courant des événements inscrits à la programmation de ces comités féministes.
Bissonnette a aussi cherché des informations sur la psychose toxique et la dépersonnalisation causée par la consommation de l’antidépresseur Paxil, le médicament qu’il prenait depuis trois semaines.
Quelques jours avant la tuerie, le tueur a fait des recherches sur Amazon pour trouver un masque de loup en plastique, un masque de cochon ainsi qu’un costume de prêtre catholique. Il s’est finalement présenté à la tuerie à visage découvert.