Tenir au français BUT…
À l’exception des jeunes de la péninsule de Port-au-Port, la majorité des élèves qui commencent lleur parcours scolaire dans des écoles francophones de la province passent, tôt ou tard, au district anglophone. C’est le même scénario partout au pays en milieu francophone minoritaire.
Mais quel est l’ampleur de ce phénomène, ici? À quel moment du parcours scolaire les changements d’école se produisent-ils? État des lieux dans la région de St. John’s.
Le passage aux écoles anglophones des jeunes de l'école des Grands-Vents à compter de la 7e année et la désaffection à compter de la 10e année sont des secrets de Polichinelle. Les données du Conseil scolaire francophone provincial (CSFP) le confirment très clairement. Or, ces mêmes données laissent entrevoir que des changements importants surviennent bien avant.
Tout se joue avant la 7e année
Pour en arriver à cette conclusion, nous avons regroupé par niveaux scolaires le nombre d'élèves inscrits aux Grands-Vents entre 2011 et 2016, et pour 2017, dans cette école et à Rocher-du-Nord.
Exemples? Aux Grands-Vents, en 2013, il y avait 85 élèves de la 1ère à la 3e année; 46 de la 4e à la 6e; 18 de la 7e à la 9e et 1 de la 10e à la 12e. C'est toutefois l'année où la baisse entre le primaire et l'élémentaire a été la plus prononcée. Mais c'est également l'année où le boom économique de la province a résolument pris fin.
À compter de 2014, les pertes sont moins drastiques. Tant et si bien qu'en 2017, la rétention s'améliore entre le primaire et l'élémentaire (de 63 à 55). Par contre, la baisse à l'intermédiaire demeure très élevée (de 55 à 26). Quant au secondaire (de la 10e à la 12e), il ne reste plus que sept élèves. Et cela, malgré l'ouverture d'une école offrant des installations (gymnase, laboratoires, etc.) adaptées à ces deux niveaux.
Matière à analyse
La majorité des études publiées sur les problèmes de rétention dans les écoles francophones du pays se sont penchées sur le passage à l'école anglophone au secondaire, soit à partir de la 7e année dans la majorité des autres provinces.
Nous n'avons trouvé aucune étude portant sur les problèmes de rétention aussi tôt que ceux révélés par les données du CSFP pour les écoles de la capitale et notre propre coup de sonde auprès de parents s'est concentré sur les changements à partir de la 7e année.
Constat du Gaboteur : il y a matière à recherches et analyse…