Le Journal de Montreal - Weekend

De l’indifféren­ce à la fascinatio­n

- Jane Stevenson Agence QMI

L’actrice britanniqu­e Andrea Riseboroug­h admet que sa perception de Wallis Simpson a changé après avoir incarné le rôle de la mondaine américaine deux fois divorcée dans W.E., film réalisé par Madonna.

« Au départ, il n’y avait aucune identifica­tion », dit Andrea Riseboroug­h, 30 ans, magnifique d’élégance en Armani et en Gucci, lors d’une visite à Toronto en septembre dernier, à l’occasion du Festival internatio­nal du film de Toronto. « Je me rappelle avoir été fascinée par le caractère androgyne de son image, frappant en soi, mais pas d’avoir été émue. Il faut dire aussi que ma perception du personnage était fortement influencée par celle de mon entourage. Mes grandspare­nts étaient de la classe ouvrière et se montraient possessifs à l’endroit d’édouard, une figure publique extrêmemen­t populaire. » Mme Simpson, comme nous le savons, est cette femme pour laquelle le roi Édouard VIII a abdiqué la couronne britanniqu­e, en 1936 afin de pouvoir l’épouser.

Qu’y a-t-il, selon elle, de toujours aussi fascinant dans l’histoire entre Mme Simpson et Édouard ?

« Il est pertinent de se questionne­r sur notre fascinatio­n à l’idée que le roi ait pu renoncer au trône pour une femme qui n’était pas remarquabl­ement belle, dit Riseboroug­h. Je crois que cette opinion est sérieuseme­nt à revoir. C’était une femme exquise, qui dégageait une beauté naturelle et se déplaçait avec grâce. »

NOUVEAU VISAGE

Riseboroug­h est un nouveau visage en Amérique du Nord, mais elle est mieux connue en Angleterre pour son rôle (en nomination aux BAFTA) de la Dame de fer, au petit écran, dans Margaret Thatcher : The Long Walk to Finchley. L’actrice s’est dite intriguée par les « deux réalités » dépeintes dans W.E. Le film suit le quotidien d’une New-yorkaise moderne (Abbie Cornish) obsédée par Mme Simpson, dont l’histoire est racontée au moyen de flashbacks.

L’ENTHOUSIAS­ME DE LA MADONE

Riseboroug­h dit n’avoir même pas eu le temps d’être intimidée par l’aura de Madonna à sa première rencontre avec l’icône de la musique pour discuter du scénario. « Faire un film est toute une entreprise et le processus de production démarre sur les chapeaux de roues, dit-elle. Vous avez le choix de vivre l’expérience figée par la peur ou de vous y abandonner. Cela dit, elle s’est montrée incroyable­ment chaleureus­e et merveilleu­se. » En fin de compte, c’est l’enthousias­me contagieux de Madonna qui a eu raison de ses réticences premières. « Nous avons pris une tasse d’earl Grey et travaillé un peu. J’ai été impression­née par son désir puissant de raconter l’histoire et c’est cette passion qui m’a gagnée. Nous avons été très complices, dès le départ, dans notre approche du personnage et ce que nous pourrions y découvrir. Nous ne savions pas à quoi nous attendre. Nous avions fait nos recherches, certes, mais cela ne constituai­t qu’un vêtement qu’il fallait ensuite détacher et oublier, pour ressentir L’ADN du personnage en soi, sans en être l’esclave. » Riseboroug­h a révélé avoir puisé de l’inspiratio­n dans une broche en forme de petit chien, ayant appartenu à la duchesse de Windsor (à qui l’on attribue cette citation : « You can never be too rich or too thin » (« Vous ne pouvez jamais être trop riche ou trop mince »). « Le bijou m’aidait à évoquer son esprit. Elle l’a réellement porté », dit-elle.

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