Le Journal de Montreal - Weekend

Sa vie entre deux continents

STÉPHANE ROUSSEAU

- Raphaël Gendron-martin RAPHAEL.GENDRON-MARTIN@JOURNALMTL.COM

EN DIRECT DE PARIS VIDÉO UN MESSAGE À SES FANS QUÉBÉCOIS WWW.JOURNALDEM­ONTREAL.COM/CAHIER-WEEKEND

On rencontre Stéphane Rousseau à l’hôtel parisien Claridge, à deux pas des Champs-élysées. Le Québécois est en pleine tournée de promotion pour parler de ses spectacles dans les Zénith français, qui le tiendront occupé tout le mois de mars. Le matin, il venait de s’entretenir à la radio avec Michel Drucker.

Même si sa carrière française fonctionne rondement (certains soirs, il se produit devant des foules de 5 000 à 6 000 spectateur­s), l’humoriste de 45 ans ne tient rien pour acquis. « Ça ne veut pas dire que le prochain spectacle va fonctionne­r. Il faut en profiter un peu pendant que ça passe. »

COMME DANS LES ANNÉES 1970

À Paris, Stéphane Rousseau habite sur une charmante rue piétonne, dans le premier arrondisse­ment, près des Halles et de l’hôtel de Ville. « J’aime bien ça, ici, j’aime leur mentalité un peu vieillotte sur certains trucs. J’ai l’impression parfois de vivre à une époque qu’on a un peu perdue avec le temps, au Québec. Par exemple, ça me fait rigoler qu’on puisse faire des U-turns ou se stationner sur les trottoirs comme on veut, avoir son chien sur son scooter, boire un verre de vin dans le parc ou une bière dans la rue.

Ce sont plein de petits trucs que nos parents ou nos grands frères faisaient à l’époque. Aujourd’hui, au Québec, on se scandalise quand quelqu’un n’a pas mis son casque. En France, j’aime ce côté-là, qui me rappelle un peu les années 1970. Pourtant, les Français sont avant-gardistes sur d’autres choses. »

LE FROID ET LES TAXIS

En contrepart­ie, qu’est-ce qui l’agace de la France ? « Le froid est plus humide, ici. Ça te transperce tout le temps, répond-il. T’as l’impression de tout le temps avoir froid, l’hiver. C’est très rare où tu trouves un endroit où tu es bien. T’as gelé toute la journée dans la rue, tu entres dans ton appart, tu gèles, tu vas au resto, tu gèles, tu vas au cinéma, tu gèles. On me dit tout le temps : “Mais vous êtes Québécois ! Oui, mais on chauffe, nous !” Ici, rien n’est vraiment isolé. Ils se disent que ça ne va durer qu’un mois. »

« C’est cliché, mais il y a aussi les chauffeurs de taxi qui sont complèteme­nt fous. Parfois, ils sont de mauvaise humeur et ça les fait chier, t’es dans leur monde, dans leur taxi. S’ils ont envie d’écouter la musique à fond ou de laisser les fenêtres fermées quand il fait très chaud, ils ne t’écoutent pas. Au moins, les taxis sont en bien meilleur état qu’au Québec. Chez nous, c’est le Mexique, c’est un vieux Pontiac 6000 avec des suspension­s finies. Ici, ce sont des Mercedes. »

Ces petits points négatifs ne sont vraiment pas assez pour déranger le comique, qui fait de réguliers allers-retours au-dessus de l’océan. « Cette année, je serai un peu plus souvent au Québec. J’ai toujours hâte d’y retourner, pour voir mon fiston. Heureuseme­nt qu’il y a Skype. Quand on se retrouve, on est super collés l’un sur l’autre, on a du temps de qualité. »

« Il aime beaucoup le dessin et les petits bonshommes, comme à peu près tous les enfants, ditil de son petit Axel, 3 ans. Mais il n’a pas l’air parti pour faire de la scène. Il adore voir des spectacles, mais il est plus réservé. En même temps, moi j’étais assez timide quand j’étais petit. »

FIER DE SON PAPA

En décembre dernier, le petit a assisté pour la première fois à un spectacle complet de son papa, au Théâtre Saint-denis. « Je pensais qu’il finirait par s’endormir, mais non. Il était bien fier, il se tenait très droit. Quand les gens m’applaudiss­aient, il regardait tout le monde. Il est venu me voir dans la loge après le spectacle et j’ai senti qu’il y avait un avant et un après. Il venait de réaliser ce que je faisais. C’était bien émouvant, comme moment.

« En même temps, ce n’est pas clair pour lui, car sa maman et ma copine sont aussi dans le spectacle. Alors il pense que tout le monde fait ça, que la vie, c’est danser, chanter, raconter des niaiseries. Il finira par comprendre que ce n’est pas que ça ! »

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