Le Journal de Montreal - Weekend
UN VAMPIRE GENTLEMAN
Ni Tim Burton ni Johnny Depp ne sont certains du moment précis où ils se sont entendus pour faire un film basé sur le feuilleton gothique américain des années 60, Dark Shadows.
Mais Depp se rappelle que les vampires de la série ressemblaient à des mannequins de sous-vêtements. « Les vampires devraient ressembler à des vampires », a-t-il dit en conférence de presse. Depp a rencontré la presse avec Tim Burton, ses partenaires de jeu (presque tous habillés en noir) et le romancier et scénariste à succès Seth Grahame-smith ( Abraham Lincoln : chasseur de vampires, Orgueil et préjugés et Zombies), qui est l’architecte de l’adaptation du feuilleton des années 60.
Les débuts officiels du projet sont donc incertains, mais Burton et Depp s’entendent pour dire qu’ils ont commencé très tôt à en discuter, plus précisément lors du tournage d’un autre film mordant, Sweeney Todd : Le diabolique barbier de Fleet Street.
Enfants, ils étaient des fans de Dark
Shadows, bien que Depp, pour sa part, était plutôt obsédé par la ville fictive de Collinsport qui abritait vampires, sorcières et loups-garous.
« Il est presque impossible de me considérer comme producteur de ce film », a dit Depp, qui porte néanmoins ce titre dans les crédits, en plus de celui d’acteur. « Je peux à peine me “produire” un muffin anglais le matin. Tim et moi avons commencé à imaginer ce film, et lorsque Seth s’est joint à nous, nous avons tous les trois constaté rapidement que la manière de le faire s’imposait d’elle-même. »
Et quelle est cette manière ? « L’idée était de mettre en scène cet élégant gentleman du 18e siècle à qui on jette un sort. Propulsé dans une des époques les plus surréalistes visuellement de notre temps, les années 70, on le voit réagir aux choses, pas juste aux nouvelles technologies, mais à tous ces objets un peu étranges comme les lampes de lave, les fleurs artificielles, etc. »
Dans Ombres et ténèbres, la version réalisée par Burton, Johnny Depp joue Barnabas Collins (interprété à l’origine par feu le Canadien Jonathan Frid), l’héritier d’un empire de pêche riche et influent. Sous le charme de Josette (Bella Heathcote), il repousse les avances de la sorcière Angelique (Eva Green) qui se venge en tuant la flamme de Barnabas, en le transformant en vampire et en le faisant enterrer vivant.
TRAME MUSICALE
Déterré par une équipe de construction en 1972, il fait alors la rencontre des descendants de sa famille : l’impérieuse matriarche (Michelle Pfeiffer), sa fille hippie et renfrognée (Chloe Grace Moretz), son frère bon à rien (Jonny Lee Miller), le fils de celui-ci qui voit des fantômes (Gully Mcgrath) et une psychiatre alcoolique en résidence (Helena Bonham-carter, la femme de Burton). Il découvre également qu’angelique est vivante et peut-être même Josette.
Soyez prêts à tout avec comme cadre les années 70 et une trame musicale composée de succès pop et rock, notamment de Steve Miller, de The Carpenter et d’alice Cooper, qui fait une apparition dans le film.
L’idée de la musique vient de Burton. « Camper le film en 1972 était important à cause de la musique, dit-il. En faisant mes recherches, je me suis souvenu d’avoir été très malade cette année-là. La musique était aussi étrange que tout le reste à cette époque parce qu’il y avait autant de la pop sirupeuse que du hardcore cool. Je me souviens qu’alice Cooper a été une grande influence pour moi. Il a exactement le même look aujourd’hui, ce qui est très inquiétant. Habiter en Arizona doit faire des miracles. »
L’interprète original de Barnabas, Jonathan Frid, décédé en avril, fait également une apparition dans le film.
« Il était clair pour Tim et moi qu’il fallait que ce clin d’oeil soit ancré dans le personnage de Frid. Il y avait une espèce de droiture et d’élégance qui se dégageaient de lui. Et Jonathan a été super. Il m’a écrit une lettre il y a quelques années pour me donner son assentiment. Il avait avec lui sur le plateau la canne originale de Barnabas. Je n’étais pas sûr, quand il m’a vu, s’il allait m’attaquer avec elle. »