Le Journal de Montreal - Weekend
Maître improvisateur
Si les nouveautés ne sont pas légions, allez savoir pourquoi, les collectionneurs et autres férus de la note bleue trouveront amplement de quoi se contenter avec ces petites maisons de disque qui font l’objet d’un intense repiquage. À travers Black Saint/
En plus d’être le dernier accompagnateur de la légendaire Billie Holliday ( Lady in Satin-columbia), le pianiste et compositeur Mal Waldron (19252002) fut un jalon incontournable de l’histoire du jazz. Qu’il fut au côté du saxophoniste Ike Québec, des boppers Lucky Thompson, Gigy Gryce ou des plus « allumés » comme Eric Dolphy, Steve Lacy, Archie Shepp, David Murray, sans oublier Dizzy Gillespie pour la trame sonore du film The Cool World, sa patte comme ses recherches harmoniques forment un ciment qui n’a peu ou pas vieilli.
EN QUINTETTE, C’EST TOUJOURS MIEUX
Les quatre disques, presque introuvables, qui composent ce coffret offrent une vue imprenable sur le tra- vail d’un pianiste, architecte des sons et d’une ambiance pour le moins dynamique. Ne lésinant pas sur le temps (de 26 à 8 minutes) ainsi que les solos, force est de constater que ce jazz hautement inflammable est porté de main de maître par Mal Waldron et ses incontournables solistes : Woody Shaw, trompette, Sonny Fortune, Ricky Ford, Charlie Rouse-ex Monk( saxophone ténor), Reggie Workman, contrebasses et Ed Blackwell à la batterie. Une nouveauté à la puissance dix qui s’ouvre avec The Git Go-live at The Village Vanguard, monument de justesse, d’équilibre et d’intensité.