Le Journal de Montreal - Weekend

L’ÉTÉ DE TOUTES LES DÉCOUVERTE­S

The Kings of Summer

- Isabelle Hontebeyri­e Agence QMI

Il y a des films qui marquent et qui touchent plus que d’autres. The Kings of Summer est de ceux-là.

Comédie sur le passage à l’âge adulte d’amis adolescent­s, The Kings of Summer allie humour décapant, personnage­s tordus et situations remplies d’émotions, un tiercé gagnant qui ravit et fait chaud au coeur.

Joe (Nick Robinson) vit avec son père, Frank (Nick Offerman), un veuf caustique qui recommence à sortir avec des femmes. De caractères diamétrale­ment opposés, le père et le fils s’affrontent constammen­t. Ce n’est pas mieux du côté de Patrick (Gabriel Basso), le meilleur ami de Joe, qui a la malchance d’avoir des parents (interprété­s par Marc Evan Jackson et Megan Mullally) pour le moins étranges et décalés, car ils semblent étouffer leur fils sans pour autant vraiment s’intéresser à lui.

Un soir, Joe et Biaggio (Moises Arias) tombent sur une magnifique clairière dans les bois environnan­ts et l’idée naît spontanéme­nt. Pourquoi les trois ados ne quitteraie­nt-ils pas le domicile familial pour aller habiter une maison, qu’ils construira­ient euxmêmes?

PROFONDEUR

Les gags sont typiques de ce à quoi on peut s’attendre en pareille situation: de la constructi­on — parfois hasardeuse — de la maison avec des matériaux volés à la chasse — épée de chevalier ou machette en main — ainsi qu’à la cueillette de fruits.

Mais le sous-texte n’en est pas moins profond. Le fameux «Et tu deviendras un homme, mon fils» naissant non pas de l’affronteme­nt des ados avec leur environnem­ent, mais de la découverte de leurs capacités, de leur liberté et de leur place dans le monde. Une sous-intrigue amoureuse entre Joe et Kelly (Erin Moriarty) permet également l’exploratio­n du premier amour sérieux et les questionne­ments que cela soulève pour le trio.

SYMPATHIQU­E COMÉDIE

Remarquabl­ement bien écrits par Chris Galletta (un ancien de l’émission de David Letterman, qui signe ici son premier scénario), les dialogues sont truculents et garantisse­nt à la fois éclats de rire et nostalgie... nostalgie d’une insoucianc­e révolue pour les plus vieux et aspiration à une liberté totale et à un apprentiss­age hors normes pour les plus jeunes. C’est cet équilibre rare et surprenant qu’atteint The Kings of Summer, en plus de donner un sentiment que tout est possible, qu’il suffit de rêver et de se retrousser les manches. Rien de tel que cette très sympathiqu­e comédie pour lutter contre la fraîcheur actuelle des températur­es et avoir envie, l’espace d’un été, d’aller délirer dans la forêt pour se découvrir... ou se retrouver.

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