Le Journal de Montreal - Weekend

UN JOLI PROBLÈME COEUR DE

Amélie Veille a un curieux problème depuis quelque temps: le succès remporté par Mon coeur pour te garder – la chanson – fait ombrage à son album du même nom. Relecture d’une pièce popularisé­e par Noëlle Cordier en 1977, l’extrait est resté pendant 30 sem

- Marc-André Lemieux MARC-ANDRE.LEMIEUX@QUEBECORME­DIA.COM

Fière de l’immense popularité du titre, la Beauceronn­e d’origine indique qu’elle doit maintenant relever un défi colossal: faire savoir aux gens que l’interprète derrière cette reprise, c’est elle. «Beaucoup de gens adorent ma version, mais ils n’associent pas nécessaire­ment mon visage au morceau, souligne-t-elle. Je suis très contente des retombées, mais je suis consciente qu’il reste beaucoup de travail à faire pour établir un lien clair entre ma personnali­té et la chanson.»

Car Amélie Veille sait bien qu’au Québec, des «filles qui chantent», on en compte plusieurs… Surtout depuis quelques années. «Je fais ce métier à temps plein depuis exactement 10 ans. À mes débuts, on n’était pas beaucoup. Mais notre nombre a grimpé en flèche depuis. Pour monsieur et madame Tout-le-Monde qui écoutent la radio dans leur auto et qui tripent sur une toune, ce n’est pas toujours super évident d’associer l’artiste au morceau.»

DE METALLICA À GILBERT BÉCAUD

Bien entendu, Mon coeur pour te garder sera au programme du spectacle qu’Amélie Veille proposera aux FrancoFoli­es vendredi prochain. La jeune femme de 31 ans effectuera sa grande rentrée montréalai­se à l’Astral en compagnie de quatre musiciens. En plus d’offrir ses plus récentes compositio­ns, elle jouera les chansons

Amélie Veille et Un moment ma folie, ses deux premiers opus respective­ment sortis en 2003 et 2006.

«Comme c’est les FrancoFoli­es, je vais aussi proposer des chansons francophon­es qui m’ont marquée, révèle-t-elle. Des chansons que tout le monde connaît.» Parmi elles, signalons un pot-pourri consacré à Gilbert Bécaud, Véronique Sanson et Julien Clerc. Toujours en chanson, elle saluera aussi la mémoire de Georges Moustaki, décédé le mois dernier à 79 ans.

«Ces chanteurs jouaient énormément chez moi quand j’étais petite», racontet-elle.

La chanson d’expression française a toujours occupé une grande place dans l’univers musical d’Amélie Veille. Ses tantes, chez qui elle séjournait fréquemmen­t toute petite, aimaient beaucoup les classiques d’outre-Atlantique. «Encore aujourd’hui, la chanson française est pour moi synonyme de réconfort… de sécurité», indique-t-elle.

Amélie Veille a délaissé ses premières amours à 11 ans, au moment d’apprendre à jouer d’un instrument: la guitare.

«À l’adolescenc­e, j’ai traversé une grosse période punk, métal. C’est normal. J’écoutais du Red Hot Chili Peppers, du Metallica, du Green Day… Je suis revenue vers la musique francophon­e avec Groovy Aardvark, Grimskunk et Fred Fortin. Après, j’ai découvert Richard Desjardins et Plume Latraverse, puis vers 20 ans, j’ai connu Serge Reggiani, etc. J’ai fait toutes sortes de détours! Encore aujourd’hui, j’ai un grand amour pour la musique punk et métal.»

L’ÉCOLE MAXIME LANDRY

Quand Amélie Veille foulera les planches de l’Astral vendredi, ce sera comme tête d’affiche et non comme accompagna­trice. Car au cours des dernières années, l’artiste au rire contagieux s’est souvent produite aux côtés de Maxime Landry. Amélie a participé aux deux premières tournées solo de l’ex-académicie­n comme guitariste et choriste. Une expérience qui lui a permis d’«aller chercher un bagage inouï», souligne-t-elle.

«Travailler avec son équipe et d’aussi grands moyens, c’était nouveau pour moi. Donner des spectacles de grande envergure comme celui du Centre Bell et faire des festivals devant 100 000 personnes, c’était nouveau… Faire partie d’un band, être la personne qui doit utiliser son énergie et son talent pour faire briller un autre artiste… ça m’a permis de réaliser plein d’affaires. Ma perspectiv­e a complèteme­nt changé. Ma relation avec la scène s’est transformé­e. Ma vi- sion des choses s’est élargie.»

Amélie Veille a aussi appris à écrire des chansons pour «faire du bien aux gens» au cours des dernières années. «J’aime beaucoup la chanson à texte. J’aime les chansons introspect­ives. Mais j’aime aussi les chansons lumineuses. L’ambiance est vraiment morose présenteme­nt, particuliè­rement en France, où j’ai voyagé récemment. J’ai envie de donner une certaine forme de légèreté à mes spectacles.»

AMBITIONS FRANÇAISES

Parlant de l’Hexagone, Amélie Veille s’y attaquera avec beaucoup d’insistance d’ici la fin de 2013. Cet automne, elle of- frira un spectacle en résidence dans une petite salle de 100 personnes à Paris, histoire de consolider ses acquis et d’«essayer de créer quelque chose».

«Le marché en France n’est pas évident, concède-t-elle. J’y mets des efforts, mais je travaille avec beaucoup de bonheur. Ce n’est pas une question de vie ou de mort. J’essaie de rester zen par rapport à toute l’affaire! Cela dit, l’Europe fait partie de mes objectifs.» Amélie Veille en spectacle à l’Astral le vendredi 21 juin à 19 h 30.

Première partie: Stéphane Côté.

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