Le Journal de Montreal - Weekend
CIRCULEZ, IL N’Y A RIEN À VOIR
Braquage américain Un film de Sarik Andreasyan. Avec Hayden Christensen, Adrien Brody et Jordana Brewster.
Même la présence d’Adrien Brody ne sauve pas Braquage américain de l’Arménien Sarik Andreasyan (bien connu en Russie, où il a mis en scène plusieurs succès au cinéma), tant le film est d’une platitude impressionnante.
Frankie (Adrien Brody) vient de sortir de prison où il a été incarcéré pendant 10 ans. Après une visite dans un bar de danseuses, histoire de rattraper le temps perdu, il va voir James (Hayden Christensen), son petit frère, qui tente de vivre normalement. Car, sous l’influence de Frankie, James a eu des démêlés avec la justice et n’a pas du tout l’intention de retourner derrière les barreaux. Son rêve dans la vie, c’est d’ouvrir un jour son garage et de renouer avec Emily (Jordana Brewster, seule bonne surprise de ce film), son ancienne petite amie.
CLICHÉ
C’est sans compter sur la propension de Frankie à semer le trouble partout où il va. Car il se débrouille bien vite pour obliger James – qui se sent également redevable, son frère ayant purgé sa peine de prison sans mentionner son implication – à participer au braquage qu’il organise avec ses copains Ray (Tory Kittles) et Sugar (le musicien Akon). En fait, le braquage en question est celui d’une banque et James – qui a servi en Irak sait manier les explosifs, oui, vraiment! – est indispensable à l’opération.
Vous l’avez compris, Braquage américain n’a rien d’exceptionnel ni même de mémorable. Outre les manques de cohérence (notamment les soi-disant expertises de James qui arrivent à point nommé et qui sont difficilement crédibles), certains éléments du long métrage sont de tels clichés qu’il est difficile de rester sérieux, voire même attentif pendant la projection.
Il y a malgré tout un bon point, l’esthétisme certain avec lequel le tout est filmé. Certains plans font d’ailleurs plus penser à des photos qu’aux séquences d’un long métrage. Malheureusement, ces – très et trop rares – moments ne suffisent pas à rattraper Braquage américain dont le scénario, écrit par Raul Inglis ( Vice), n’est pas à la hauteur. Quant à la scène finale, elle ne suffit pas, elle non plus, à faire passer l’amère pilule des 94 minutes du film.