Le Journal de Montreal - Weekend
UN VAUDEVILLE AU SOLEIL
Si certains rêvent d’aller s’installer sous les tropiques dans l’espoir d’une vie meilleure, la création québécoise Viva Vacancia démontrera sans doute que déménager ses pénates dans une île des Caraïbes n’est pas aussi facile qu’on pourrait se l’imagine
Pendant que certains ne font que rêver, d’autres font preuve de courage et passent à l’action en tentant de concrétiser leur rêve. C’est le cas des deux personnages principaux de cette pièce, Nicole et Adrienne. À l’aube de la cinquantaine, elles ont décidé de quitter le Québec et de tout laisser derrière elles pour se diriger vers le Sud.
«C’est un vieux rêve qui se concrétise», explique l’auteure et metteure en scène Sara Grefford. Elles ont choisi d’élire résidence dans une petite île des Antilles qu’on nomme Alcida Parenta, une destination fictive qui s’apparente à Cuba.
Loin de vouloir prendre leur retraite, les deux dames ont plutôt décidé de se réorienter dans le domaine de l’hôtellerie et d’ouvrir un hôtel «tout-inclus».
Leurs moyens étant modestes, elles ont acheté un hôtel existant pour le rénover.
«L’hôtel était en ruine, mais c’était une aubaine. En plus, il était vendu avec le personnel», dit Sara Grefford, qui fait également partie de la distribution.
Au moment où la pièce s’amorce, les deux Québécoises ont quitté la Belle Pro- vince depuis deux ans. Aujourd’hui, leur établissement est enfin prêt pour l’ouverture officielle.
«Leurs rénovations sont un peu kitsch et, malgré leurs efforts, leur hôtel est équivalent à un deux étoiles», souligne la comédienne. Néanmoins, les deux amies devenues hôtelières espèrent que leur établissement atteindra la catégorie des cinq étoiles.
UNE FEMME ENCOMBRANTE
Pour marquer cette journée particulière, elles recevront, comme premier client, M. Cottou du ministère du Tourisme. Un homme influent, puisque c’est lui qui évalue les hôtels pour en établir la classification. Comme rien n’est facile, il sera accompagné d’une dame qui n’est pas sa femme. «Mme Cottou fera une visite surprise à l’hôtel. On devra tout faire pour que les deux femmes ne se croisent pas dans l’établissement», raconte Sara Grefford. «Il y a des portes qui vont claquer.»
DE L’HUMOUR ROCAMBOLESQUE
«Nous sommes dans le véritable vaudeville», dit l’auteure qui écrit et coproduit pour le Théâtre Alcide Parent depuis 10 ans. Pour écrire Viva Vacancia, elle s’est inspirée de Québécois qu’elle a observés lors de ses voyages à Cuba dans des hôtels «tout-inclus».
«Tous les clichés au sujet des touristes se retrouveront dans la pièce», révèle-telle. «Le spectateur reconnaîtra, à travers les nombreux personnages, quelqu’un qu’il a aussi remarqué en voyage.»
En tout, les quatre comédiens interpréteront 14 personnages.
Outre l’humour, l’amour brillera lui aussi sous les tropiques. Tandis que des couples se formeront, d’autres, malheureusement, vont se défaire.