Le Journal de Montreal - Weekend
UNE GROSSESSE ET DEUX PAPAS!
Bridget Jones, l’emblématique célibataire britannique, est de retour au grand écran après 12 ans d’absence. Incarnée par Renée Zellweger, la quadragénaire n’a pas changé et est toujours empêtrée dans des histoires sentimentales délirantes et touchantes.
Cette fois-ci, elle est enceinte, mais ne sait pas qui de Mark (Colin Firth) ou de Jack (Patrick Dempsey) est le fier papa…
À 43 ans, Bridget Jones a changé… mais pas trop! Désormais productrice d’une émission d’informations télévisée, elle a gagné des prix et est beaucoup mieux dans ses souliers. Elle a également arrêté de fumer, a perdu quelques kilos, ne boit plus autant de vin et lit des ouvrages politiques. Ça, c’est le côté professionnel. Côté coeur, par contre, notre Bridget est toujours pareille. Elle n’est plus avec Mark, toujours égal à lui-même, et a une aventure avec Jack, un bel Américain aussi dangereux que Daniel, mais pas pour les mêmes raisons. «Tout le monde a déjà espéré quelque chose avant d’être déçu parce que ce n’est pas arrivé. La manière dont Bridget persévère, malgré les circonstances, inspire les gens. Elle souffre des mêmes travers que nous tous et, surtout quand il est question de sa vie privée, tout le monde est capable de s’identifier à elle», a expliqué Renée Zellweger en abordant l’attrait indémodable de l’héroïne.
INDÉMODABLE BRIDGET
Bridget est comme toutes les femmes de son époque, la jeune femme étant née sous la plume d’Helen Fielding dans les pages du quotidien britannique The Independant en 1995. Bridget, personnage fictif dont se servait la journaliste pour sa chronique, s’est rapidement muée en symbole littéraire, son succès s’étant traduit par des ventes de millions de livres à travers le monde. «Bridget est une éternelle optimiste, elle est capable de trouver l’humour dans toutes les situations», dit l’actrice qui la personnifie depuis tant d’années.
Et, selon elle, c’est ce qui explique l’amour que lui voue le public. «Elle est tenace et déterminée. Elle ne se laisse jamais abattre. Elle est parfaitement imparfaite et c’est pour cette raison que les cinéphiles et les lecteurs peuvent s’identifier à elle.»
Stoïque, intelligente, complexée et pratiquant l’autodérision, Bridget a une grande peur: celle de finir toute seule. Pour la réalisatrice Sharon Maguire, «c’est une peur universelle et c’est d’ailleurs toujours le thème prédominant du cheminement de cette héroïne.
Cela constitue le point d’accès du public au personnage et c’est ce qui crée l’empathie
De fait, dès les débuts du projet – qui remontent à 2009 –, la production savait que Bridget serait enceinte sans savoir de qui. Et comme l’a souligné Renée Zellweger, cet épisode de la trilogie est une étape supplémentaire
«J’aime considérer ce film comme une évolution qui intervient plus tard dans la vie du personnage. Plus on vieillit, plus on réalise qu’il n’y a pas d’âge pour tout savoir, que c’est impossible. Ce chapitre de son histoire explore les différences existant entre ce qu’on imagine que sa vie sera et la réalité à laquelle on est confronté.»
Jim Broadbent et Gemma Jones ont également repris du service en parents de Bridget, de même que James Callis en Tom et Sally Phillips en Sharon ou encore Celia Imrie en Una, ce qui a réjoui l’actrice principale. «J’avais hâte de savoir ce qui s’était passé depuis tout ce temps!» Pour réintégrer son personnage, elle s’est soumise à plusieurs semaines de cours de diction afin de retrouver son accent anglais, a repris quelques kilos mais moins que pour les opus précédents et a suivi l’équipe de production de l’émission matinale Good Morning Britain du réseau ITV afin de se préparer aux nouvelles fonctions professionnelles de Bridget. «J’aime l’humanité de Bridget, j’aime son authenticité et à quel point certaines des expériences qu’elle vit sont gênantes», a conclu Renée Zellweger du personnage auquel l’identifient des millions de cinéphiles.