Le Journal de Montreal - Weekend
UNE BELLE SURPRISE
Réaliser une comédie qui aborde un thème aussi sérieux que la dépression pouvait sembler un pari assez risqué. C’est pourtant ce qu’a réussi à faire la jeune cinéaste française Justine Triet avec son charmant film Victoria.
Présenté il y a deux semaines lors de la soirée de clôture du Festival Cinemania de Montréal, ce petit bijou de comédie dramatique a obtenu un succès inattendu cet automne en France.
On y suit les mésaventures de Victoria (rayonnante Virginie Efira), une avocate en droit pénal qui élève seule ses deux petites filles et qui traverse une période difficile.
Totalement désillusionnée face à ses nombreux échecs amoureux, elle se retrouve dans une situation délicate au travail quand elle choisit à contrecoeur de défendre en cour un de ses amis (Melvil Poupaud) qui est soupçonné d’avoir agressé sa femme pendant la réception d’un mariage. Sa rencontre avec Sam (Vincent Lacoste), qu’elle engage comme gardien pour ses filles, viendra remettre un peu d’ordre et de soleil dans sa vie.
TRAGICOMÉDIE
Écrite avec un mélange subtil de drôlerie et de profondeur, cette surprenante comédie brosse un portrait touchant d’une femme trentenaire au bord de la crise de nerfs.
Dépassée par le rythme essoufflant de son quotidien, Victoria a du mal à joindre les deux bouts et à reprendre le contrôle de sa vie. Le ton du film navigue habilement entre la comédie et le drame, offrant au passage quelques scènes d’une grande sensibilité illustrant bien la détresse psychologique du personnage principal.
Le succès de Victoria repose en grande partie sur le jeu sincère et authentique de l’actrice belge Virginie Efira, qui réussit tantôt à faire rire, tantôt à émouvoir. Une belle et agréable surprise.