Le Journal de Montreal - Weekend
L’ESPRIT DE BOTTINE DE NICKELBACK
Quand j’étais enfant, je caressais le rêve de devenir le premier astronaute à se poser sur le Soleil, croyant bêtement que l’Agence spatiale canadienne ne s’aventurait pas sur une étoile de plus de 5000 °C située à 149 millions de kilomètres de notre planète que par manque d’audace.
Malgré l’humiliation publique – j’ai révélé ce souhait devant toute ma classe! –, je retire un certain optimisme, voire un soupçon de naïveté, de l’épisode. Depuis, j’ai foi que chaque citoyen, cosmonaute ou rockeur peut s’élever (peut-être pas jusqu’au Soleil, par contre) avec un bon dosage d’efforts et de bravoure.
Tout ça, toutefois, c’était avant la parution du Feed The Machine, un neuvième album de Nickelback au titre fort évocateur.
MOULÉE MUSICALE
C’est connu, bien que le projet est archi populaire, Nickeback est devenu la chute de plusieurs gags paresseux voulant que le quatuor soit l’équivalent rock de l’échange de P.K. Subban. Trois ans après No Fixed
Address et moult déboires médicaux et légaux, on aurait cru que Chad Kroeger et ses potes auraient refait surface avec les poings serrés ou encore un doigt d’honneur bien dressé pour fermer le clapet à leurs détracteurs, mais non. Même pas. Nickelback s’entête à faire du surplace.
Bref, Feed The Machine est littéralement de la moulée musicale.
Bien que la bande flirte parfois avec des références (dépassées) comme Rage Against The Machine sur Coin For
The Ferryman, Nickelback 2 livre essentiellement une oeuvre aux propos mous et aux mélodies cruellement conventionnelles.