Le Journal de Montreal - Weekend

ENFANT PRODIGE

Lorde, de son vrai nom Ella Yelich-O’Connor est originaire de la Nouvelle-Zélande, où elle a grandi à Devonport, en banlieue d’Auckland. Fille d’une mère poète et d’un père ingénieur, elle s’est intéressée à la littératur­e dès son plus jeune âge.

- ÉLIZABETH MÉNARD Le Journal de Montréal elizabeth. menard @quebecorme­dia.com

En 2009, à l’âge de 12 ans, elle a remporté le concours de talent de son école avec un numéro musical et tout a déboulé à partir de ce moment. Elle a été invitée à jouer quelques chansons (des reprises de Duffy, Pixie Lott et Kings of Leon) à une station de radio locale. L’enregistre­ment de l’émission s’est retrouvé entre les mains de la maison de disques Universal, qui a vu chez elle un potentiel à développer.

La compagnie a décidé d’investir pour lui donner des cours de chant et des sessions d’écriture avec des paroliers. Puis, à 14 ans, elle a commencé à écrire les chansons qui allaient figurer sur son premier EP. On y trouvait notamment

Royals, le hit planétaire qui lui a valu deux Grammy Awards quelques années plus tard.

PURE HEROINE

Paru en 2013, alors qu’elle avait 16 ans, son premier album,

Pure Heroine, était une incursion quasi anthropolo­gique dans la vie d’une jeune fille. Adoptant une position d’observatri­ce, elle décrivait les rituels adolescent­s avec un romantisme à rendre jaloux les plus vieux.

Le RollingSto­ne Magazine la qualifiait déjà de « nouvelle prétendant­e au trône de la pop ». « Elle prouve que les fans de pop ne sont pas obligés de se nourrir de clichés », avait à son tour écrit le New York Times.

Elle a séduit les ados comme les plus grands critiques musicaux.

MELODRAMA

Sur Melodrama, elle parle de ses amis, des petits et grands tracas de la vie, d’un party et d’une relation amoureuse qui a mal tourné : comme pour

Pure Heroine, les sujets qu’elle aborde sont quelconque­s, mais sa façon de le faire ne l’est pas.

Pourtant, la pression était forte pour ce second album. Elle aurait facilement pu tomber dans le piège, s’entourer de collaborat­eurs reconnus et ainsi s’assurer de se tailler une place dans les palmarès, mais risquer d’y laisser son âme.

Lorde a plutôt décidé de retourner chez elle, en Nouvelle-Zélande, où elle a reconnecté avec ses amis d’enfance et ses racines.

Elle s’est enfermée et a essayé d’écrire ce qui allait devenir son second album. Mais la tâche a été ardue. On fait comment pour être original quand on a créé un style que tout le monde veut copier ?

On n’a qu’à écouter le dernier album de Taylor Swift (1989) pour constater à quel point Lorde l’a inspirée avec sa pop atmosphéri­que et accrocheus­e.

L’AMOUR QUI FAIT MAL

Son salut est finalement arrivé sous la forme d’une peine d’amour. En 2015, elle s’est séparée de son copain des trois dernières années, le photograph­e James Lowe, et l’inspiratio­n lui est soudaineme­nt revenue.

Dans cet album-concept, elle raconte l’histoire d’une fête entre amis qui se termine aux petites heures du matin. Mais cette histoire n’est qu’un prétexte pour exorciser ses démons, c’est une trame narrative qui lui permet d’aborder les hauts et les bas de la solitude.

Au petit matin, l’adolescenc­e est terminée. L’innocence a été chassée. Et c’est là que réside le drame de Melodrama. C’est la violence du passage à l’âge adulte.

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La chanteuse Lorde, en prestation lors de la 9e édition d’OSHEAGA en 2014.
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