Le Journal de Montreal - Weekend
COMME UN DÎNER DE CONS…
Ce que disent les autres quand ils pensent qu’on ne comprend pas est un ressort comique pleinement utilisé – parfois un peu trop – dans Venise sous la neige.
Christophe (Olivier Sitruk) est auteur et metteur en scène et Patricia (Juliette Arnaud), sa conjointe, est l’actrice principale de sa pièce de théâtre, qui n’a aucun succès. Les représentations sont donc annulées.
Comme Christophe a une autre pièce sous le coude, il décide d’aller voir un de ses vieux amis, Jean-Luc (Arthur Jugnot), qui gère une fondation avec sa tante (Andrée Damant), étant donc apte à lui accorder du financement. Or, en chemin vers chez Jean-Luc et sa fiancée, Nathalie (Elodie Fontan), Christophe et Patricia se disputent et la jeune femme décide de bouder. Elle ne dit plus un mot. Le couple qui les reçoit, étant un peu naïf, prend l’actrice pour une étrangère, incapable de prononcer un mot de français.
Parce qu’elle trouve Jean-Luc et Nathalie ridicules avec leur surnom amoureux de « chouchou », Patricia s’invente un pays d’origine, la Chouvénie, dont la capitale est… Chougrad! Devant cette fausse étrangère qui, soi-disant, ne comprend pas un mot de français, le couple se lâche et accumule les stupidités et autres clichés sur les étrangers, faisant même semblant d’être conscient de l’histoire de ce pays ancien membre du bloc soviétique. La situation escalade rapidement et met en relief les travers, non seulement de Jean-Luc et Nathalie, mais aussi de la vieille tante… et de Christophe.
MANQUE D’ÉTINCELLES
Des dons ridicules pour la population « chouvène » (médicaments périmés, service à raclette cassé, etc.) à un racisme à peine masqué, les plaisanteries ne manquent pas. Rondement mené en 80 minutes par le réalisateur Elliott Covrigaru, Venise sous la neige est amusant, même si on sent un petit essoufflement.
Adaptation de la pièce de théâtre éponyme, Venise sous la neige est une sympathique comédie qui, sans atteindre les sommets du Dîner de cons,