Le Journal de Montreal - Weekend
INSPIRATION MANGA
Le genre si particulier du manga a donné lieu à des bandes dessinées, à des films d’animation ainsi qu’à un culte observé par des amateurs, partout sur la planète. Ghost in the Shell, paru cette semaine en format numérique, est tiré d’un film japonais luimême tiré d’un manga. On peut remonter le chemin pour plusieurs productions occidentales. En voici quatre, dignes de mention.
3 KILL BILL VOL. 1 ET 2
Laissée pour morte le jour de son mariage par les membres de son ancienne organisation criminelle, une tueuse professionnelle (Uma Thurman) exerce sur eux une terrible vengeance. C’est là le point de départ de ce formidable diptyque par lequel Quentin Tarantino
(Fiction pulpeuse) rend un hommage aussi déroutant que ludique aux films de samouraï et aux westerns spaghettis, tout en s’imprégnant totalement de la culture nipponne, allant jusqu’à proposer de longs segments dialogués en japonais et un dessin animé d’inspiration manga d’une extrême brutalité.
4 OLD BOY - LE JOUR DE LA VENGEANCE
Grand prix du jury à Cannes en 2004, Old Boy de Park Chan-wook, adaptation ultraviolente et hyper-stylisée d’un manga japonais, a fait l’objet de ce remake américain signé Spike Lee. Bien qu’il s’agisse pour lui d’un film de commande, le réalisateur de La pizzéria en révolte et Malcolm X mène ce récit de vengeance sadique avec l’énergie et le savoir-faire requis, ménageant çà et là quelques belles trouvailles visuelles. En outre, Josh Brolin est très solide en père indigne et ivrogne transformé par sa captivité.
4 SCOTT PILGRIM VS. LE MONDE
Afin de conquérir une jeune femme, le bassiste d’un groupe rock doit affronter les sept anciens amoureux maléfiques de cette dernière dans cette adaptation des romans graphiques de Bryan Lee O’Malley. Edgar Wright
(Baby le chauffeur) s’est astucieusement approprié l’esthétique et les codes du jeu vidéo, du manga et du vidéoclip, entre autres, pour illustrer le combat (au sens propre) des protagonistes pour trouver le bonheur et contourner les obstacles.
4 SPEED RACER
Les auteurs de la trilogie
Matrix nous ont offert, en 2008, ce cartoon baroque hachuré de longues traînées au néon, dans lequel un jeune coureur automobile intègre s’attire les foudres d’un milliardaire corrompu après avoir refusé de joindre sa prestigieuse écurie. La source originelle du film, un « anime » de Tatsuo Yoshida, est on ne peut plus inspirante et perceptible à l’écran. Mais la plastique inventive du film renvoie également à tout un éventail d’icônes rétro de la pop-culture occidentale.