Le Journal de Montreal - Weekend
INSPIRÉ DE FAITS RÉELS
Interpréter un rôle inspiré d’une vraie personne est toujours un défi de taille pour un acteur. Pour Suspect numéro un, Antoine Olivier Pilon a eu la chance de pouvoir se préparer en côtoyant l’homme qui a inspiré le personnage qu’il joue dans le film.
Cet homme, c’est Alain Olivier, un ex-toxicomane québécois qui a été condamné à tort en 1991 pour trafic d’héroïne. Olivier, qui a passé plus de huit ans dans une prison thaïlandaise (de 1989 à
1997) a toujours clamé son innocence, disant avoir été piégé par la Gendarmerie Royale du Canada
(GRC) dans une opération qui a mal tourné.
Le réalisateur Daniel
Roby, qui a travaillé plus de 12 ans sur ce long métrage, a changé le nom du personnage (il s’appelle Daniel Léger dans le film) pour se donner plus de libertés sur le plan dramatique. Mais l’histoire de Suspect numéro un est bel et bien celle d’Alain Olivier et celle du journaliste Victor Malarek, qui a mené une enquête et levé le voile sur cette affaire.
« Ç’a été un grand privilège d’avoir pu rencontrer Alain Olivier et de passer du temps avec lui avant et pendant le tournage du film, indique Antoine Olivier Pilon. Dans la partie du film qui se déroule en Thaïlande, il y a des scènes où mon personnage fume de l’héroïne. Or, je ne savais pas du tout à quoi ça ressemblait, un junkie qui fume de l’héroïne. La seule référence que j’avais, ce sont des scènes du film Trainspotting .Jemesuis donc assis avec Alain pour qu’il me donne des détails sur comment ça se passe. Ça m’a beaucoup aidé à apporter de la crédibilité à ces scènes.
« Alain a été vraiment cool. Pour les portions du film qui ont été tournées à Montréal, il nous a accompagnés sur le plateau et il m’a beaucoup aidé en nous racontant des anecdotes de ce qui s’était passé. »
« UN FILM IMPORTANT »
En entrevue l’an passé au balado Narcos PQ de QUB Radio, Alain Olivier a dit souhaiter que la sortie de ce film force la justice canadienne à avouer qu’il a été piégé par la GRC.
« Le film est super important pour lui, souligne Antoine Olivier Pilon. À cause de cette affaire, Alain Olivier a passé huit ans de sa vie dans une prison en Thaïlande, où l’espérance de vie pour les prisonniers est de seulement six ans. Il m’a raconté des histoires incroyables sur ce qu’il a vécu là-bas. La sortie du film va lui permettre de partager un petit fragment de tout ce qu’il a vécu. Ça doit l’apaiser énormément.
« Pour moi, c’est aussi un film important parce qu’il montre qu’il y a des erreurs qui se font aussi dans notre système gouvernemental et que des gens peuvent en souffrir. Et cette histoire prouve que la vérité finit toujours par éclater. »