Une « insulte aux autochtones », selon les Mohawks
Il faut s’attendre à voir de plus en plus de nouvelles communautés comme celle de Mikinak voir le jour dans les prochaines années, une «insulte aux autochtones», selon certains.
«Ces gens [de la communauté Mikinak] se disent indiens parce qu’ils ont une goutte de sang autochtone. Mais ils n’ont pas connu nos combats. Ce sont des Indiens wannabe», écume Robert Patton, un des chefs élus de Kahnawake.
COMME DES CHAMPIGNONS
La communauté Mikinak n’est effectivement pas reconnue comme une «bande» par le ministère des Affaires autochtones.
Mais depuis le jugement Daniels de la Cour suprême en avril dernier, des communautés du même modèle poussent comme des champignons partout au pays. «SeptÎles, Mont-Joli, Saint-Rémi, Saint-Constant», énumère Guillaume Carle, grand chef de la Confédération des peuples autochtones du Canada.
Cette organisation dit représenter 50000membres à travers le Canada, dont ceux de la communauté Mikinak et de nombreux Métis et Indiens hors réserves ou non-inscrits au Registre des Indiens.
Pour M. Patton, la Confédération est une organisation «frauduleuse» parce qu’elle délivre des cartes de membre qui ne donnent aucun statut reconnu par le gouvernement.
«Ils font payer les gens pour devenir membres. C’est un business. Moi, je suis né Indien, je n’ai pas acheté mon appartenance.»
«C’est nous [les Indiens nés en territoire indien] qui allons déterminer qui est indien et qui ne l’est pas», déclare le chef Patton.
« CAMPS DE CONCENTRATION »
«Nos ancêtres qui sont restés dans le bois et qui ont choisi de ne pas aller sur la réserve, c’étaient des Indiens pareil», rétorque de son côté Guillaume Carle.
«[Les réserves], on est allergiques à ça. Ce sont des camps de concentration», lance-t-il en soulignant que la communauté Mikinak compte de nombreux hommes d’affaires qui sortent du cliché misérabiliste associé aux autochtones.
«La Confédération reçoit zéro argent du gouvernement. Et je n’en veux pas, de cet argent», souligne-t-il, fier de son indépendance. «Dans 20 ans, on va avoir gagné.» Et c’est ce que craint Serge Simon, grand chef de Kanesatake.
«Je suis convaincu qu’Ottawa acceptera de créer de nouveaux autochtones qui sont moins têtus que nous [les Mohawks].»