Un cinquième cycliste heurté
La cohabitation entre cyclistes et automobilistes est mise à rude épreuve à une semaine de la rentrée
Nombreux chantiers et détours, retour des travailleurs et des étudiants… La rentrée est une période «folle» sur les routes, constate Vélo Québec au terme d’une semaine durant laquelle cinq cyclistes ont été renversés à Montréal, dont une mortellement.
En plus de la cycliste décédée lundi et du jeune homme qui s’est fait écraser par une fourgonnette près de la Grande Bibliothèque vendredi, trois autres cyclistes ont été heurtés par des véhicules, dont deux hier.
Un jeune homme est entré en collision avec une voiture dans le Vieux-Montréal vendredi (voir autre article). Deux autres cyclistes ont aussi été heurtés hier. Ces trois derniers cyclistes ont été blessés, mais leur vie n’est pas en danger.
COMPORTEMENTS DANGEREUX
Même si ces nombreux accidents sont de malheureux hasards, selon Vélo Québec, sa présidente Suzanne Lareau souligne qu’entre la fin du mois d’août et le début du mois de septembre les routes se transforment en jungle.
«C’est une période folle, dit-elle. Avec les chantiers de construction viennent des déviations qui modifient les habitudes.»
De plus, avec la rentrée des classes, de nouveaux étudiants débarquent dans la métropole et empruntent de nouveaux circuits pour se rendre à l’université, explique Mme Lareau.
«Il y a plus de monde sur les routes, et donc plus d’impatience, ce qui entraîne des comportements plus dangereux», ajoute-t-elle.
Karel Mayrand, directeur général pour le Québec à la Fondation David Suzuki, croit que les autorités municipales et provinciales n’en font pas assez. «Il y a plus d’un piéton ou cycliste blessé par jour, selon les données de la santé publique. Imaginez s’il y avait un blessé par pitbull par jour!» ditil.
CAMIONS SURREPRÉSENTÉS
Sur les cinq collisions de la semaine, trois ont impliqué un camion et un cycliste. «Au Québec, 31 % des accidents mortels de cyclistes sont causés par des camions, souligne Mme Lareau. Il y a un vrai problème et on ne peut pas juste mettre ça entre les mains des cyclistes et dire qu’ils doivent faire attention.»
Dans le cadre des consultations pour la modernisation du Code de la sécurité routière il y a deux ans, Vélo Québec s’était retrouvée à la table de discussion avec l’Association de camionnage du Québec.
«On voulait discuter de mesures pour améliorer la cohabitation, mais je n’ai pas souvenir qu’il y avait eu une grande ouverture de leur part», a déploré Mme Lareau.