« J’ai le coeur brisé... »
Les années se suivent et se… ressemblent pour Alexandre Tagliani en série XFinity
Pour la deuxième année consécutive, Alexandre Tagliani a vu la victoire lui échapper en série XFinity, hier.
Le pilote québécois, recruté par la puissante écurie Penske, menait à la mi-course lorsque Michael McDowell est venu le faucher à l’amorce d’un virage au circuit routier de Road America, au Wisconsin.
Impeccable depuis le signal du départ, après s’être élancé de la position de tête, Tagliani a dominé les neuf premiers tours jusqu’à son premier ravitaillement.
Il a ensuite réussi à reprendre sa place en tête de peloton avant que le futur vainqueur ne vienne le bousculer au 24e tour dans une manoeuvre très audacieuse de la part de l’Américain à l’entrée du sixième virage.
Le contact n’a pas été trop violent, mais Tagliani, victime d’un tête-à-queue, a été relégué à la 28e position.
Dès lors, toute chance de victoire était pratiquement impossible. Des accrochages à répétition ont mené à une prolongation de trois tours, mais il était trop tard pour le Québécois.
« CE N’EST PAS LA FAÇON DE GAGNER »
Malgré une belle remontée, c’est au septième rang que Tagliani va rallier l’arrivée.
«McDowell a vite réalisé que lui et moi avions les deux voitures pour gagner cette course, a dit le pilote de Lachenaie, en entrevue au Journal de Montréal. C’est dommage qu’il ait choisi de me sortir pour éliminer son principal concurrent.
«Je persiste à croire que vous devez résister à agir de la sorte, a-t-il renchéri. Mais, dans ce monde, surtout dans cette série, je réalise une nouvelle fois que tous les coups sont permis. J’imagine que j’aurais agi autrement en sachant qu’il se comporterait de cette façon.»
Deux tours auparavant, Tagliani avait commis une petite erreur et McDowell, qui le suivait, en a profité.
«J’aurais pu, a dit le Québécois, l’empêcher de passer, mais je ne l’ai pas fait.»
Un autre drapeau jaune a été déployé au 24e tour et, après la relance, Tagliani a pu reprendre les commandes de la course. Mais ce fut de courte durée.
«Il savait pertinemment qu’en me frappant de la sorte, il augmentait ses chances de l’emporter, a dit Tagliani. Mais ce n’est pas la façon de gagner…»
MCDOWELL SE DÉFEND
Après sa victoire, McDowell a donné sa version des faits, qui diffère évidemment de celle du pilote québécois.
«J’ai eu ma part de débats avec lui avant l’accrochage, a-t-il expliqué, mais à plusieurs occasions, il m’a fermé la porte. Alors qu’il venait de prendre la mesure de Justin Marks à la sortie du virage cinq, il a roulé un peu large avant l’autre courbe et je me suis faufilé à l’intérieur. Je l’ai frappé, c’est vrai, sans lever le pied. Mais si j’avais freiné, c’est moi qui aurais écopé. Et non, mon geste n’a pas été intentionnel.»
LE SOUVENIR DE MID-OHIO
Un an plus tôt, cette fois à Mid-Ohio, Tagliani, également parti en position de tête, était à deux virages de gagner sa première course dans l’antichambre de la Coupe Sprint, avant que le gagnant, Regan Smith, ne se rabatte sur lui pour se frayer un chemin vers la victoire.
«J’ai le coeur brisé, a fait savoir Tagliani. Ça fait deux fois que ça m’arrive en deux ans. Ça ne peut plus durer. Je vais devoir changer ma façon de courir dans cette série. S’il le faut, je serai plus mesquin.
«Ça donne quoi, de rouler en avant et de se faire sortir de la sorte? La prochaine fois, je vais rester derrière et attaquer à la fin.
«Je veux juste que l’écurie Penske me donne une autre chance [...] Je suis tellement près du but...»