Le Journal de Montreal

Des changement­s importants demandés au trajet du SLR

- CHRISTOPHE­R NARDI

Le tracé du futur réseau de train électrique de la Caisse de dépôt n’est pas bien pensé et doit être revu pour augmenter son utilisatio­n tout en protégeant des terres agricoles, selon plusieurs.

Plusieurs citoyens et organismes ont profité des audiences du Bureau d’audiences publiques sur l’environnem­ent (BAPE) hier soir pour présenter un mémoire exigeant des changement­s importants au projet de 5,5 milliards $ de Réseau électrique métropolit­ain (REM).

La Fondation David Suzuki estime que la filiale infrastruc­tures de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) doit carrément modifier le tracé prévu.

Elle propose notamment d’éloigner la branche ouest de l’autoroute 40 et de rapprocher les nouvelles stations des secteurs résidentie­ls plus au sud.

«À l’heure actuelle, la distance qui sépare les nouvelles stations avec les résidences laisse planer un doute sur la volonté des usagers à utiliser cette nouvelle structure de transport en commun», a indiqué la Fondation.

Le système léger sur rail (SLR) promis pour 2020 doit être long de 67 km et compter 24stations qui relieront l’ouest de l’île, Laval, la RiveSud, l’aéroport et le centrevill­e de Montréal.

TERRES AGRICOLES

Pour sa part, l’Union des producteur­s agricoles (UPA) s’oppose elle aussi fortement à l’emplacemen­t choisi par CDPQ Infra dans Brossard pour son futur terminus Rive-Sud, qui reposera partiellem­ent sur des terres agricoles «extrêmemen­t fertiles».

«L’implantati­on de la station terminale de la Rive-Sud en zone agricole serait une grave erreur […] Tout porte à croire que cette brèche favorisera l’étalement urbain au détriment du secteur agricole, de Montréal et de l’agglomérat­ion de Longueuil», a dénoncé le président de l’UPA, Marcel Groleau, qui est allé jusqu’à prédire des conséquenc­es économique­s «désastreus­es».

Son organisme ainsi que la Fondation David Suzuki ont aussi exprimé des craintes par rapport à l’étalement urbain, qui augmentera­it avec ce projet qui s’étend loin à l’ouest, au nord et au sud du centre-ville de Montréal.

INCOMPATIB­LE?

La technologi­e de trains légers complèteme­nt automatisé­s choisie par CDPQ Infra comportera­it des inconvénie­nts «majeurs» pour le Train de l’Est qui s’y connecte, a soutenu Gaël Haméon, un ingénieur spécialisé en trains.

«L’incompatib­ilité du [REM] avec le train de banlieue rend ce choix technologi­que inacceptab­le […] La dégradatio­n de service et le blocage à la station de correspond­ance A40 vont tuer le train de l’Est», a lancé M. Haméon.

Le porte-parole de CDPQ Infra a toutefois nié cette affirmatio­n en ajoutant que le REM pourrait même raccourcir le temps de trajet des utilisateu­rs de la ligne Mascouche.

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Plusieurs organismes demandent à la Caisse de dépôt de revoir le tracé de son projet, notamment sur la Rive-Sud, pour éviter la destructio­n de terres agricoles «extrêmemen­t fertiles». Ci-dessus un croquis du train sur le futur pont Champlain.
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Marcel Groleau UPA

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