Les First Ladies
Au moment de la première rencontre quasi surréaliste entre le président Obama et le président élu Trump, un tête-à-tête encore plus détonnant se déroulait à la Maison-Blanche entre Michelle Obama et Melania Trump, deux femmes dont les seuls points communs sont de partager leur vie avec un président et d’être mère. Cet échange illustre le choc politique et culturel qui secoue les États-Unis depuis mardi.
D’un côté, une descendante d’esclaves, marquée par la ségrégation contre laquelle elle s’est battue toute sa vie grâce à sa force, son intelligence foudroyante et son éducation élitiste consacrée par ses études en droit à Harvard. Dans le couple, c’était Michelle qui était l’avocate star. Et c’est elle qui gagnait le plus d’argent. En faisant leur saut en politique, c’est Michelle qui s’est effacée derrière son mari, mais son énergie et son sens politique l’ont rapidement placée à ses côtés dans un créneau très personnalisé. D’ailleurs, sa popularité actuelle est telle que certains l’imaginent candidate à l’élection de 2020.
L’IMMIGRANTE
Le parcours de Melania Trump est court. Cette immigrante née en Slovénie fait peu d’études, mais grâce à sa beauté, elle devient mannequin à 16 ans. Elle décroche des contrats qui l’amènent à Milan et à Paris. En 1996, elle débarque aux États-Unis où elle rencontre Donald Trump qu’elle épousera en 2005. Melania Trump a déclaré qu’elle sera une première dame très traditionnelle, donc à l’extrême opposé de Michelle Obama. Cependant, Melania Trump s’est déjà prêtée à des séances de photos érotiques dont son époux est très fier. Elle est donc la première First Lady de l’histoire américaine à avoir dévoilé tous ses charmes, qui sont très grands, à la terre entière. Donald Trump à l’évidence n’incarne pas le puritanisme des quakers qui perdure encore aux États-Unis.
Les féministes américaines ont un examen de conscience à faire. La majorité des femmes blanches (53 %) ont voté pour le candidat le plus politiquement incorrect qu’on puisse imaginer en 2016. Son discours sur les femmes, aucun politicien sur la terre n’oserait le tenir. Les féministes ont reculé dans leur combat mardi soir dernier. Ce vote des femmes indique le fossé entre les militantes et une majorité d’Américaines, qui ont préféré Trump à Hillary Clinton, porteétendard du féminisme combatif.
UN RÔLE À DÉFINIR
Comment Melania, cette femme discrète, mais physiquement spectaculaire, aussi effacée et mal à l’aise que son mari est trépignant et sans complexes, arrivera-t-elle à s’insérer dans cette institution qu’est la MaisonBlanche, lieu de pouvoir dont plusieurs ne sont pas sortis indemnes? Melania Trump, choquée par la haine dont son mari et elle sont l’objet sur les réseaux sociaux, a déclaré qu’elle se consacrerait à la protection des enfants victimes d’intimidation sur internet. Mais du même souffle, elle défend son mari, qui n’a eu de cesse de proférer des propos incendiaires contre les femmes, dont cette «nasty
woman», Hillary Clinton. La prochaine première dame des États-Unis vivra quatre années difficiles. La petite Slovène issue d’un milieu modeste, et dont la beauté fut son fonds de commerce au point d’attirer le plus turbulent parvenu du pays, se croyait sans doute arrivée au sommet de l’échelle sociale. Espérons pour elle que la Maison-Blanche ne brise pas son rêve.