Les employeurs réclament de l’aide pour atténuer l’impact
Employeurs et gens d’affaires ont poussé un – relatif — soupir de soulagement: la hausse du salaire minimum annoncé par Québec à 11,25 $ de l’heure, en mai, est somme toute «modérée», avec la «menace» de 15 $ l’heure qui planait, comme le souligne la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).
Le salaire minimum sera donc augmenté de 0,50 $ en mai, passant de 10,75 $ à 11,25 $. Le gouvernement vise une hausse progressive du salaire minimum sur quatre ans, qui permettra d’atteindre, en 2020, un ratio équivalant à 50 % du salaire horaire moyen, sans l’excéder.
Mais plusieurs employeurs souhaitent voir se concrétiser des mesures pour atténuer les effets d’une hausse de 4,7 % en une année.
UN EFFET DOMINO
Si un jeune caissier de 16 ans reçoit une augmentation de 4,7 % en mai, il y a fort à parier que les autres employés de l’entreprise en voudront tout autant, dit Martine Hébert, vice-présidente principale de la FCEI.
«Les employeurs doivent préserver l’équité.» Or, les augmentations salariales prévues en 2017 dans les PME canadiennes étaient plutôt de l’ordre de 1,6 %.
ALLÉGEMENTS FISCAUX
La FCEI demande des allégements fiscaux, notamment la diminution des taxes sur la masse salariale. «Les PME sont soumises à des cotisations sur la masse salariale qui sont 56 % plus élevées que dans le reste du pays», dit Martine Hébert. Elles font face à un taux d’imposition qui se situe au double de la moyenne canadienne (8 % versus 4 % – sauf dans les secteurs manufacturier et primaire). «Les taxes pèsent lourd pour les petites entreprises», dit-elle.
Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) demande aussi des mesures d’atténuation fiscale, même s’il juge cette hausse du salaire minimum «raisonnable dans le contexte économique actuel du Québec».
L’organisme s’inquiète des impacts sur les entreprises qui ont de très faibles marges bénéficiaires. «Sans mesures d’atténuation fiscale ou financière concrète, on occasionnera à ces dernières de sérieux défis de viabilité», dit Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ.