Le Journal de Montreal

Des noyades qui rappellent de douloureux souvenirs

Une mère dont le fils est presque décédé rappelle l’importance de la surveillan­ce

- CATHERINE MONTAMBEAU­LT

Les trois noyades survenues ce week-end ont ravivé de douloureux souvenirs pour une mère dont le fils s’est presque noyé il y a quatre ans. Son message à tous les parents: «Ne lâchez jamais vos enfants des yeux.»

«Même si c’est clôturé et qu’on pense qu’on surveille les enfants, une seule fraction de seconde peut tout faire basculer», lance Sabrina Allard en relatant la journée où elle a trouvé le corps inanimé de son fils de 13 mois dans la piscine creusée de sa cour arrière, à Montréal.

RÉANIMATIO­N

Le 28 août 2013, Mme Allard et une amie terminaien­t de déjeuner lorsque le petit Ethan a quitté la cuisine pour aller jouer dans sa chambre.

À peine quelques minutes plus tard, lorsque les jeunes femmes ont voulu aller rejoindre l’enfant, celui-ci avait disparu.

«En à peu près trois minutes, il avait réussi à sortir de sa chambre, sortir dehors par la porte arrière, monter les cinq marches qui menaient à la piscine et tomber dans l’eau», raconte-t-elle.

Quand la maman a aperçu le corps sans vie d’Ethan qui flottait dans la piscine, elle l’a immédiatem­ent sorti de l’eau et a entamé les manoeuvres de réanimatio­n.

«J’étais sous le choc, se souvient-elle avec émotions. Dans ma tête, ça ne se pouvait pas, j’allais bientôt me réveiller. Mais non, mon fils venait de se noyer et il était carrément mort.»

SÉQUELLES MAJEURES

Transporté par ambulance à l'hôpital Maisonneuv­e-Rosemont, le garçon a finalement pu être réanimé. Une fois son état stabilisé, Ethan a été transféré à l’hôpital Sainte-Justine, où il est demeuré pendant cinq mois.

Aujourd’hui, Ethan Milo, qui aura bientôt quatre ans, conserve d’importante­s séquelles de cet accident.

«Mon fils est atteint d’une paralysie cérébrale, indique MmeAllard. Il ne marche plus, ne parle plus, ne mange plus par lui-même. Il a perdu pas mal tous ses sens, et on doit lui réapprendr­e tout ce qu’il faisait avant.»

Depuis peu, le bambin parvient à faire quelques pas en se tenant sur une marchette et à s’asseoir sans aide pendant une trentaine de secondes.

«Au début, les médecins nous disaient qu’il resterait dans un état végétatif toute sa vie, alors chaque chose qu’il réussit à faire, c’est une victoire», souligne Sabrina Allard.

CULPABILIT­É

Depuis que son inattentio­n a failli coûter la vie à son enfant, la maman a de la difficulté à se pardonner.

«C’est une culpabilit­é qui ne part jamais, affirme-t-elle. Mais de voir mon fils sourire et interagir avec nous, ça aide à soulager ma peine. Je me dis qu’il est encore là, alors il faut en profiter.»

Malgré cette terrible épreuve, le couple de Sabrina Allard a survécu.

Son conjoint et elle ont même eu un deuxième enfant, une petite fille nommée Coralie. Par contre, plus question pour les parents que leur progénitur­e s’approche d’une piscine.

«Pour moi, les piscines, c’est fini, mentionne Mme Allard. Celle qui était dans notre cour a été enterrée une semaine après la noyade d’Ethan. À la place, on amène les enfants dans les jeux d’eau, c’est moins dangereux.»

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PHOTO CATHERINE MONTAMBEAU­LT Alexandre Milo et Sabrina Allard se réjouissen­t que leur fils Ethan soit encore vivant après s'être presque noyé en 2013, même s'il conserve d'importante­s séquelles de cet horrible accident. Il y a un an et demi, le couple a eu un deuxième enfant,...

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