Vers un record de pimps arrêtés
La police de Montréal a déjà interpellé 41 présumés proxénètes cette année
Les proxénètes sont dans la mire de la police de Montréal qui leur serre la vis plus que jamais. Si bien qu’elle est en voie d’arrêter un nombre inégalé de présumés pimps cette année.
« C’est que jamais avant autant de policiers n’ont été aussi présents sur le terrain pour les arrêter », explique le commandant des crimes majeurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Michel Bourque.
Et ça porte ses fruits, assure-t-il. Déjà l’an dernier, le SPVM avait atteint un nombre record d’arrestations en passant les menottes à 53 personnes.
Un record qui devrait être battu à plate couture en 2017, selon les données fournies par le SPVM. À peine plus de la moitié de l’année est derrière nous et 41 présumés pimps ont déjà été arrêtés et accusés de plusieurs chefs.
Selon le commandant, ces résultats encourageants sont dus à une nouvelle équipe de 12 policiers mise en place progressivement depuis 2015. Celle-ci s’applique spécifiquement à lutter contre le proxénétisme et la traite humaine, ce qui n’existait pas auparavant.
NOUVELLES ÉQUIPES
À ce groupe se greffe une Équipe intégrée de lutte contre le proxénétisme annoncée en avril dernier par Québec. Des policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), de la Sûreté du Québec (SQ), Gatineau, Québec, Laval et Longueuil s’y sont joints.
De tels groupes spécialisés permettent de mener beaucoup plus d’enquêtes, mais aussi de passer plus de temps avec les victimes.
Or, créer un lien de confiance entre la victime et le policier est la clé, selon M. Bourque.
« On revient toujours avec la même problématique. Ça reste un crime contre la personne. Il faut que la victime dénonce pour poursuivre l’enquête et ultimement procéder à une arrestation », explique-t-il.
CHANGER LA LOI
N’empêche qu’on « demeure toujours inquiets malgré les arrestations. Surtout pour les jeunes fugueurs, qui sont entre les griffes des pimps », nuance-t-il.
« En effet, il y a encore place à l’amélioration », ajoute la criminologue Maria Mourani.
Selon elle, le trafic humain continuera tant que les outils législatifs ne seront pas en place, comme la confiscation des fruits de la criminalité ou encore le renversement du fardeau de la preuve.