Le Journal de Montreal

Les Forces canadienne­s prônent la diversité

Les FAC répondent aux déclaratio­ns du président Trump qui souhaite exclure les transgenre­s de son armée

- — Avec la collaborat­ion de Jean Balthazar

AGENCE QMI et AFP | Alors qu’on apprenait hier que les personnes transgenre­s ne pourraient plus servir dans l’armée américaine, les Forces armées canadienne­s (FAC) ont réagi à leur façon, dans une réponse qui a le mérite d’être claire.

« Peu importe votre identité ou orientatio­n sexuelle, enrôlez-vous dans les Forces canadienne­s », a publié l’organisati­on sur ses comptes Twitter francophon­e et anglophone hier après-midi.

Le message est accompagné d’une photo de militaires qui semblent prendre part à un défilé de la fierté.

« La diversité fait la force », concluent les FAC.

Contactées par courriel, les FAC ont tenu à préciser qu’elles ne recueillen­t pas de données sur le nombre de militaires transgenre­s au sein de l’armée canadienne.

« Conforméme­nt à la Loi canadienne sur les droits de la personne, il n’y a aucune raison légitime liée au travail qui justifie la cueillette de ces renseignem­ents », a-ton précisé.

TROP CHER ?

Rappelons que de l’autre côté de la frontière, le président américain Donald Trump a déclaré hier matin que le « gouverneme­nt des États-Unis n’acceptera pas ou ne permettra pas aux personnes transgenre­s de servir dans aucune capacité dans l’armée américaine », mettant de l’avant « le fardeau des coûts médicaux énormes » et « les perturbati­ons que des personnes transgenre­s dans l’armée entraînera­ient » pour justifier sa décision.

L’argument du coût des soins médicaux nécessaire­s pour un changement de sexe des recrues est battu en brèche par une étude du centre de réflexion RAND.

Elle l’estime entre 2,4 et 8,4 millions de dollars par an pour un budget total du Pentagone de plus de 500 milliards en 2016.

L’impact de la décision surprise de Donald Trump, qui intervient alors que le ministre de la Défense Jim Mattis est en congé, sur les militaires transgenre­s déjà sous les drapeaux n’a pas été détaillé.

EXPULSIONS DE L’ARMÉE ?

Jusqu’ici le départemen­t de la Défense avait adopté une position prudente sur ce dossier très sensible. Ainsi, les militaires qui dévoilaien­t leur orientatio­n alors qu’ils étaient déjà sous l’uniforme ne pouvaient pas être expulsés de l’armée. Selon le ministère de la Défense américain, il y aurait de 2500 à 7000 personnes transgenre­s sur les 1,3 million de militaires en activité.

L’organisati­on de défense des droits Human Rights Campaign estime que le chiffre est plus proche des 15 000.

Depuis une dizaine d’années, la société américaine s’est emparée de la question des personnes transgenre­s, une évolution marquée par le vote de lois de protection et une visibilité nouvelle, même si le sujet divise et suscite encore de fortes opposition­s.

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PHOTO COURTOISIE FACEBOOK Le message de l’armée canadienne est accompagné d’une photo de militaires qui semblent prendre part à un défilé de la fierté.

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