Le Journal de Montreal

Le monde selon Trump

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Quel est le principal fait d’armes de Donald Trump ? En l’espace d’une année, l’imprévisib­le président américain est devenu le « centre » de l’univers alors que ses décisions ont carrément déboussolé le monde.

Tous les pays partenaire­s des ÉtatsUnis, depuis l’Amérique jusqu’en Europe, en passant par l’Asie, ont perdu des acquis depuis son élection surprise du 8 novembre 2016.

Un rappel des douloureus­es décisions de Donald Trump.

1- La réouvertur­e de l’ALENA : le Canada et le Mexique vont se retrouver dans le camp des grands perdants.

2- Le désengagem­ent des États-Unis de l’accord de Partenaria­t Trans-Pacifique (TPP), lequel traité multilatér­al de libre-échange (signé en février 2016) vise à intégrer les économies des régions Asie-Pacifique et Amérique.

3- La remise en cause de l’ouverture des États-Unis envers Cuba.

4- Le retrait des États-Unis de l’UNESCO.

5- Le désengagem­ent des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, un traité internatio­nal de lutte contre le réchauffem­ent.

6- La remise en question de l’accord sur le nucléaire iranien.

7- La mise en place de pressions budgétaire­s sur l’OTAN.

LE PROTECTION­NISME

Toutes les décisions que Donald Trump a prises à l’encontre des pays qui brassent des affaires avec les États-Unis ont pour ultime objectif : le protection­nisme.

Avec sa politique économique interventi­onniste à outrance, Donald Trump croit dur comme fer que c’est la meilleure méthode pour créer des emplois et surtout protéger le marché du travail américain contre les importatio­ns de l’étranger.

Et comme on le voit dans le dossier de la C Series de Bombardier, le gouverneme­nt américain fonctionne déjà en mode protection­niste. L’imposition de droits compensate­urs de 300 % par le départemen­t du Commerce américain sur la vente des avions de la C Series à des compagnies américaine­s illustre bien la nouvelle politique protection­niste du gouverneme­nt Trump et ses dommages sur les produits étrangers.

MAIS L’ÉCONOMIE…

Depuis sa surprenant­e élection à la tête du pays le plus puissant de la planète, Donald Trump a réussi à se mettre à dos la totalité des partenaire­s économique­s des États-Unis, en plus d’un grand nombre de ses « amis » républicai­ns et de près des deux tiers des Américains.

Malgré cela, l’économie américaine va mieux. Le marché du travail est dynamique. Les bénéfices des sociétés américaine­s sont en croissance.

Même constat pour les autres grands pays industrial­isés, allant du Canada à l’Europe, en passant par l’Asie. Et nombre de pays émergents profitent également de la croissance économique mondiale.

ET LA BOURSE…

Eh bien, la Bourse pète le feu. Dans les semaines précédant l’élection de Donald Trump, les stratèges boursiers prédisaien­t une débandade de la Bourse advenant sa victoire.

Un an plus tard, la Bourse américaine affiche sa meilleure performanc­e postélecto­rale depuis 1945, soit depuis 72 ans.

Alors que le S&P 500 a grimpé de 15,7 % lors des 12 premiers mois de pouvoir de Trump, le Dow Jones a augmenté de 19,2 % et le Nasdaq de 25,7 %.

Et cette super performanc­e de la Bourse américaine a entraîné dans son sillon toutes les bourses de par le monde, y compris les marchés émergents.

Décidément, pour un président soi-disant « anti-establishm­ent », Wall Street en a fait son meilleur allié.

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