Le doc Mailloux veut « reconquérir » les adolescents
OTTAWA | Le jour même où la Cour suprême a refusé d’entendre son ultime appel dans la saga entourant ses propos controversés à l’égard des Noirs et des Autochtones, le doc Mailloux veut se lancer dans une nouvelle bataille : celle pour retrouver le droit de pratiquer auprès des adolescents.
« Je vais tenter de reconquérir les 13 à 18 ans au printemps. Je vous le dis, ça va être dur de me donner tort ! » a-t-il confié à l’Agence QMI, hier. Refusant de préciser ses intentions par souci « stratégique », le psychiatre précise que ses démarches aboutiront en avril 2018.
CONTROVERSE
Pierre Mailloux a perdu le droit de pratiquer auprès des enfants et des adolescents en 2008. Le comité de discipline du Collège des médecins l’avait reconnu coupable d’avoir enfreint son code de déontologie en émettant des diagnostics de psychose et de schizophrénie sur des patients âgés de 6 à 12 ans, en plus de leur prescrire de fortes doses de neuroleptiques.
« Comment un psychiatre peut être sécuritaire pour les plus de 18 ans, mais pas pour les moins de 18 ans ? Ça ne tient pas debout », a argué le spécialiste de 68 ans, qui a bon espoir d’avoir gain de cause.
Dans le cadre de l’appel refusé par la Cour suprême hier matin, le psychiatre de la Mauricie contestait la radiation temporaire que lui a imposée l’ordre professionnel pour ses paroles tenues en septembre 2005 sur le plateau de l’émission Tout le monde en parle de Radio-Canada. Pierre Mailloux avait alors affirmé que, selon des études, les Noirs et les Autochtones ont un quotient intellectuel moyen « nettement inférieur à 100 ».
APPEL REFUSÉ
Le plus haut tribunal du pays a refusé hier matin la demande d’appel du spécialiste. Ce dernier invoquait l’arrêt Jordan, qui oblige les tribunaux à conclure les procédures d’un procès en 18 mois.
« C’est quand même pas une question de vie ou de mort! Moi, je tentais juste d’améliorer le droit canadien. Pourquoi l’arrêt Jordan ne s’applique pas au droit professionnel? La question se pose », a expliqué le doc Mailloux.
En 2009, le Collège des médecins a trouvé le psychiatre coupable d’avoir dérogé à son code de déontologie, et la peine contre lui, une radiation de cinq ans, n’est tombée qu’en 2012.
Après avoir porté la décision en appel, le doc Mailloux avait obtenu deux ans plus tard une réduction de sa peine de la part du Tribunal des professions. La radiation était alors passée de cinq ans à trois mois.
Douze ans après la controverse, M. Mailloux maintient avoir été mal cité.