Le Journal de Montreal

Pour un nouveau crédit d’impôt plus inclusif

- FRANCIS HALIN

Des voix du Québec inc. s’élèvent pour demander des changement­s au crédit d’impôt multimédia pour arrêter de se faire damer le pion par des entreprise­s étrangères capables d’offrir un meilleur salaire grâce à lui. Le PDG de Stingray, Éric Boyko, est l’un de ceux-là.

« C’est vite devenu un débat contre Ubisoft et les jeux vidéo, mais ce n’est pas ça. Regardez la sortie d’Yvon Charest, PDG d’Industriel­le Alliance. Toute entreprise, qu’elle soit dans les assurances ou même le manufactur­ier, doit pouvoir se battre à armes égales pour passer au numérique », lance Éric Boyko au Journal.

NUMÉRIQUE

M. Boyko dit n’avoir rien contre l’industrie du jeu vidéo. Il propose que Québec se dote d’un crédit d’impôt sur la main d’oeuvre en technologi­e qui aiderait toutes nos entreprise­s à prendre le virage technologi­que, du détail... jusqu’à l’agricultur­e.

Patrick D’Astous, président d’Astous Groupe Conseil, spécialisé dans les crédits d’impôt et ce type de financemen­t, comprend la position du PDG de Stingray.

« Le problème avec une entreprise comme Stingray, c’est qu’il se retrouve dans le milieu. Il n’a pas droit au crédit d’impôt de 30 % de Québec pour le multimédia ni à celui des affaires électroniq­ues de 30 % aussi », résume-t-il.

QUÉBEC OUVERT

La ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation et ministre responsabl­e de la Stratégie numérique, Dominique Anglade, a ouvert la porte à une modificati­on du crédit d’impôt, tout en défendant le crédit actuel qui a porté ses fruits, selon elle.

« Ça a créé un écosystème important, il y a des milliers d’emplois qui ont été créés grâce à ça. […] Est-ce que ça veut dire qu’il ne faut pas [re]considérer, à l’avenir? Je ne dis pas qu’il n’y a pas de réflexion à faire », a-t-elle dit hier. —Avec la collaborat­ion de

Philippe Orfali

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