PARENTS JUSQU’ AUX OLYMPIQUES
UN VOYAGE AU MINIMUM DE 15 000 $ POUR MARTINE BOUCHARD ET GRÉGOIRE GIRARD
QUÉBEC | Il y a peu de temps, Martine Bouchard et Grégoire Girard observaient leur petit Samuel à l’entraînement en sirotant un café à l’aréna, à La Baie. Cette dépense quotidienne n’a plus rien à voir avec ce qu’il leur en coûtera pour aller partager leur rêve olympique avec leur fiston à Pyeongchang : « 15 000 $, peut-être 20 000 $ ».
« Ça coûtera ce que ça coûtera. On sort la carte de plastique et on paiera ça à terme, c’est pas pire que ça », consent Grégoire Girard avec son accent propre au Saguenay.
« On a passé nos hivers dans les arénas pour suivre Sam en se disant que, s’il participait un jour aux Jeux olympiques, on allait y aller », renchérit Martine, ralliée au même bonheur par son coeur de maman.
3000 $ POUR LES COURSES
Cette occasion qui pourrait passer une seule fois dans une vie, c’est maintenant. Les difficultés évoquées pour le comité organisateur des Jeux à vendre aux visiteurs étrangers les billets pour assister aux compétitions n’ont pas ébranlé ce couple de Ferland-et-Boilleau. Le courant olympique a entraîné dans le même projet le parrain et la marraine de Samuel, les propriétaires de l’appartement où il habite à Montréal, ainsi que les parents de Kasandra Bradette de Saint-Félicien, son amoureuse sélectionnée aussi pour les Jeux.
La qualification olympique de l’équipe canadienne de patinage de vitesse courte piste, aussi tôt qu’à la fin du mois d’août, a donné tout le temps requis aux huit voyageurs pour planifier leur périple. Les parents d’athlètes d’autres sports qui apprendront leur sélection aussi tard qu’à la mi-janvier ne bénéficieront pas d’autant de latitude.
Pressenti pour participer aux trois distances individuelles et au relais en raison de sa polyvalence, Samuel Girard a obligé papa et maman à se procurer des billets pour les cinq soirées de compétitions aux Jeux. Coût : 3000 $ pour le couple. Que vous soyez parents, amis ou simples amateurs de la chose olympique, c’est le prix.
« On parle d’un événement premium qui se passe à l’autre bout du monde. C’est sûr que vouloir assister à cet événement est considéré comme un investissement », affirme Jean-Marc Michalik, gestionnaire et directeur marketing pour ATPI Sports Events au Canada, seul revendeur de forfaits au pays pour les Jeux de Pyeongchang accrédité par le Comité olympique canadien.
UNE AUBAINE : DORMIR À SÉOUL
Aux billets d’avion variant de 1300 $ à 2000 $ l’unité, les visiteurs attirés par cette région névralgique d’Asie de l’Est en février doivent aussi penser à se trouver un toit. Les joyeux Saguenéens, eux, ont renoncé au tarif de quelque 475 $ canadiens la nuit que leur offrait ATPI à proximité du Palais des glaces de Gangneung, site des épreuves de courte piste.
Ce sera plutôt dans la mégapole de Séoul et ses 10 millions d’habitants, à 200 $ la nuitée, quitte à se taper les deux heures en train pour rallier la région olympique.
« Il faut savoir que le marché de Pyeongchang n’est pas celui de Rio ou de Tokyo, alors les meilleurs hôtels ont été sécurisés par toutes les grandes compagnies spécialisées dans les voyages sportifs. Nous, on en fait partie. On a les ressources pour proposer des billets ou l’hébergement à moindre coût que nos concurrents », note Jean-Marc Michalik.
« On aura la chance de visiter Séoul les journées où Sam ne patinera pas. De toute façon, même si on voulait voir notre garçon, il n’y aura pas d’occasions sinon lorsqu’il sera sur la glace pour patiner », prévoit Grégoire Girard. – Ou sur le podium ? « C’est ça, oui. En l’espérant... »